C’est une petite revanche sur le destin. Ce destin qui l’a si souvent trahi, au point de lui faire mordre à chaque fois, systématiquement, la poussière. En 2008, aux Jeux olympiques d’été, qu’avaient accueillie cette année-là, déjà, Pékin, Abdalaati Iguider était promis à l’or, du moins au podium, à la finale de l’épreuve du 1.500 m. Au final, il avait échoué à la cinquième place. Cette fois-ci, cependant, à l’occasion des championnats du monde, tenus, du 22 au 30 août 2015, dans la capitale de la Chine, la piste du Stade national lui a souri.
S’il n’a pas remporté la finale du 1.500m comme il l’espérait sans doute, lui qui venait, quelques semaines, à peine, plus tôt, en juillet 2015, de réaliser la troisième meilleure performance de l’année – la huitième de tous les temps, derrière l’indétrônable Hicham El Guerrouj –, il a tout du moins réussi à sauver l’honneur du Maroc: sa médaille de bronze est la seule remportée par le Royaume au cours de la compétition, et surtout la première depuis l’édition de 2007.
Cette année-là, Hasna Benhassi avait terminé deuxième de l’épreuve du 800m. Interviewé par l’agence de presse nationale, la MAP (Maghreb arabe presse), à l’issue de sa médaille de bronze, Iguider s’est dit «satisfait », quoiqu’il ait espéré «remporter l’or». «Le sprint final m’a trahi», a-t-il expliqué. Avec un temps de 3:34.67, le Marocain a échoué à quelques dixièmes de seconde près des Kenyans Asbel Kiprop (3:34.40) et Elijah Manangoi (3:34.63), respectivement champion et vice-champion du monde. Dommage pour le Maghreb, l’Algérien Taoufik Makhloufi, champion olympique en titre aux Jeux de la capitale du Royaume-Uni, Londres, en 2012, aurait également pu finir sur le podium.
La jeune génération
Malheureusement pour lui, il n’a pas pu faire mieux que la quatrième place (3:34.76). Lui et Iguider ont fait montre d’une grande complicité devant les caméras de télévision. Globalement, les athlètes marocains ont satisfait, malgré l’unique médaille d’Iguider. «La participation marocaine aux Mondiaux de Pékin était une réussite du fait que la majorité des athlètes engagés, à l’instar de Abdelaati El Guess et Nader Belhanbel, font partie de la jeune génération », a fait remarquer le directeur technique national, Ahmed Ettani. «Les résultats réalisés étaient, dans l’ensemble, positifs, par rapport aux déceptions de l’athlétisme marocain lors des éditions de Berlin, Daegu et Moscou».
Belhanbel, dont il s’agissait de la première participation à des championnats du monde, s’est notamment qualifié en finale du 800m. L’autre bonne performance est à mettre au crédit de Rababe Arrafi. Egalement au 800m, elle a terminé quatrième. Elle avait remporté sa série en demi-finale des épreuves qualificatives.