
PROCÈS. Pour Maître Rachidi, Maître Baudoin n’a pas pris le recul et l’objectivité suffisants dans son analyse des faits.
Le procès Zakaria Moumni n’en finit pas de susciter les réactions passionnées. Poursuivi à Paris par l’Etat marocain, à travers une plainte déposée contre lui par le ministère de l’Intérieur, Zakaria Moumni est accusé de diffamation et de tentative de chantage suite à des allégations fallacieuses proférées contre le Maroc sur deux chaînes de télévision françaises, le 11 janvier 2015.
La première audience du procès a eu lieu, vendredi 20 mars, devant la 17ème chambre du tribunal de grande instance de Paris. Parmi les avocats de l’Etat marocain: Maître Brahim Rachidi, Maître Tayeb Omar et Maître Abdelkébir Tabih. D’éminents avocats français participent aussi à la défense de l’Etat marocain: le bâtonnier Yves Repiquet et Maître Ralph Boussier. Parmi l’assistance, on cite, entre autres, les représentants de l’Ambassade du Maroc à Paris, l’avocate de l’Ambassade, Maître Aïcha Ansar Rachidi, ainsi que les présidents de nombreuses associations marocaines en France, venus manifester leur soutien au Maroc et aux progrès réalisés dans le domaine du renforcement des droits de l’Homme. Quant à Zakaria Moumni, sa défense est assurée par Maître Patrick Baudoin, par ailleurs président d’honneur de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH). C’est d’ailleurs à ce titre que Maître Baudoin signe une tribune très virulente contre le Maroc, dans le quotidien français Le Monde, dans son édition du 3 mars 2015, où il accuse sans preuves notre pays d’exercer la torture et de bafouer les droits de l’Homme.
Propos outranciers
En réplique à ces propos outranciers, Maître Brahim Rachidi, qui milite depuis de longues années dans les rangs de l’USFP, a adressé une tribune libre au journal Le Monde, où il présente une analyse juridique pertinente qui répond point par point à son confrère français. Mais le quotidien, se rangeant clairement contre le Maroc, refuse de publier l’article de Maître Rachidi, sous prétexte “d’espace limité”. Une attitude contraire au principe de la liberté d’expression, qui constitue pourtant le “dada” d’une certaine presse française dans ses campagnes antimarocaines.
Selon Maître Rachidi, Maître Baudoin n’a pas pris le recul et l’objectivité suffisants dans son analyse des faits: «Maître Baudoin semble s’être arrêté aux années antérieures à l’accession au Trône de S.M. le Roi Mohammed VI et il semble ignorer que le Maroc, tout comme la France, n’a de cesse de multiplier les efforts pour préserver les valeurs universelles défendues par tous les pays indépendants et promouvoir sans relâche la liberté», écrit Maître Rachidi dans sa tribune.
Maître Rachidi explique aussi que le Maroc oeuvre inlassablement pour bannir de façon irréversible les violations des droits de l’Homme. Il rappelle qu’une instance “Équité et Réconciliation” a été mise en place au lendemain de l’intronisation du Roi Mohammed VI pour indemniser les victimes des violations des droits de l’Homme et formuler les recommandations nécessaires pour clore définitivement le chapitre “années de plomb”. Que la Constitution de juillet 2011 a consacré la création d’un Conseil National des droits de l’Homme, érigé en instance de contrôle du respect des droits de l’Homme. De ce fait, le Maroc est l’un des rares pays où la tolérance est de règle, qui reconnaît et protège dans sa Constitution toutes les religions pratiquées sur son ton territoire.