Les abolitionnistes dénoncent le maintien de la peine capitale
Lundi 12 octobre 2015, devant le siège du Parlement à Rabat. La Coalition marocaine contre la peine de mort (CMCPM) organisait un sit-in pour réclamer au gouvernement d’abolir la sentence capitale. Une initiative qui s’inscrit dans le cadre des activités de la journée mondiale contre la peine de mort, que la CMCPM célèbre sous le thème «Pas de justice pénale avec la peine de mort». Même si la dernière exécution date de 1993, la peine de mort continue d’animer le débat au Maroc, aussi bien sur plan institutionnel que sociétal.
Encouragé par le texte de la Constitution de juillet 2011, qui consacre le droit à la vie, le tissu associatif dénonce de plus en plus le maintien de la peine capitale dans la loi marocaine. Le dernier appel remonte au 7 octobre, lorsque le réseau des parlementaires contre la peine de mort au Maroc, le réseau des avocates et avocats contre la peine de mort et le CMCPM ont appelé à l’abolition immédiate de la peine capitale. Cela passerait par «une réforme profonde de la politique pénale du royaume favorisant la réhabilitation, la réintégration et la réforme».
Un clin d’oeil assez clair pour l’avant-projet du code pénal, présenté par le ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid, en avril 2015. Certes, la mouture limite les crimes passibles de la peine de mort, mais le fait de la maintenir agace les abolitionnistes. D’autant plus que le Roi Mohammed VI a adressé, en novembre 2014, un message aux participants Forum mondial des droits de l’homme à Marrakech, dans lequel il félicitait le débat autour de la peine de mort, mené à l’initiative de la société civile et de nombreux parlementaires et juristes.
Pour rappel, les données officielles récentes révèlent qu’en 2014, 113 condamnations à mort ont été prononcées. En 2013, 10 peines de mort ont été prononcées, contre 6 en 2012.