Enfin, les résultats de la mission d’enquête menée au Maroc, du 19 au 26 octobre 2015, par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur la capacité et la disposition du Maroc à lancer un projet de centrale nucléaire ont été rendus publics. Et c’est positif. Le Maroc a tout ce qu’il faut, ressources et compétences requises, pour se lancer dans le nucléaire civil pour la production de l’électricité et le dessalement de l’eau de mer. Le 29 février 2016, à Rabat, le ministre de l’Energie, Abdelkader Amara, a reçu le rapport final des mains de Dohee Hahn, Directeur de la Division de l’énergie nucléaire de l’AIEA.
M. Hahn a exprimé la satisfaction de l’agence quant aux avancées législatives et institutionnelles du Maroc dans le domaine du nucléaire. Il a également exhorté les responsables marocains et le ministre de l’Energie à organiser bientôt une réunion pour discuter de la mise en oeuvre des recommandations contenues dans le rapport.
Le Maroc a une connaissance approfondie des problèmes d’infrastructure nucléaire et devra élaborer un plan directeur avec un calendrier indiquant les principales activités à mener et à identifier les organismes responsables de leur mise en oeuvre, a-t-il souligné. «Nous avons établi une sûreté nucléaire et organisme de réglementation de la sécurité et récemment nommé le directeur général de cette importante institution,» a-t-il ajouté.
M. Amara a invité les membres du Comité de Réflexion sur l’Electronucléaire et le Dessalement de l’Eau de Mer (CRED), qui coordonne le travail des organisations nationales impliquées dans le développement de l’infrastructure nucléaire, à répondre davantage aux recommandations de l’AIEA à travers un plan d’action national.
Une manne pour Areva
Convaincu du rôle important de l’énergie nucléaire pour réduire la dépendance énergétique nationale et pour lutter contre les émissions des gaz à effet de serre et l’atténuation des effets des changements climatiques, le Maroc considère l’électronucléaire comme étant une option à considérer dans le mix énergétique national à long terme. Le Maroc envisage l’énergie nucléaire comme une option à long terme au-delà de 2030. Sa stratégie énergétique nationale de 2009 prévoit des sources d’énergie conventionnelles et renouvelables (solaire, éolienne, hydraulique) répondant aux besoins du pays au cours des 15 prochaines années, la demande d’électricité devant tripler.
Actuellement, le pays importe plus de 94% de ses besoins en énergie primaire, principalement des combustibles fossiles. Les géants mondiaux de l’industrie nucléaire se frottent les mains. Tout laisse croire que le leader mondial de la construction des centrales nucléaires, le français Areva, est favori dans cette course, vu les relations étroites qu’entretiennent les deux pays (France et Maroc). Mais c’est sans compter avec la disposition du Royaume à investir des montants colossaux. Là encore, rien n’empêche de trouver des solutions de financement comme pour le tramway, toutes proportions gardées