Une fatwa du conseil supérieur des Oulémas
En réaction aux attentats de Paris et à l’amalgame répandu sur la question du jihad, le Conseil supérieur des Oulémas a émis, samedi 14 novembre 2015, une fatwa pour préciser clairement la notion de «Jihad».
Les Oulémas estiment que le «Jihad par les armes» n’est un recours qu’en cas d’extrême nécessité lorsque les musulmans sont «attaqués par leurs ennemis et que toutes les voies pacifiques échouent».
De plus, la proclamation du Jihad relève du «ressort exclusif du Grand Imam, à qui l’Islam a donné le droit exclusif de le proclamer, d’y appeler et de l’organiser». La haute autorité religieuse ajoute que l’Islam ne permet à aucun individu ou groupe de proclamer le Jihad de son propre chef.
Les Oulémas du Maroc expliquent en revanche ce qu’est le «Jihad légitime», qui se décline en quatre facettes: Le Jihad contre soimême à travers l’éducation, l’épuration de l’âme et sa préparation à assumer la responsabilité; Le Jihad par la pensée à travers le l’affûtement et le façonnement de l’esprit de manière à servir les intérêts de l’humanité; Le Jihad par l’écriture, à travers la publication d’ouvrages utiles, la réalisation d’articles illuminant et contrant les fausses accusations à l’encontre de l’Islam et des musulmans; et le Jihad par l’argent, à travers la dépense généreuse en faveur du bien et la contribution au développement socio-économique.
Par conséquent, ce qui n’entre pas dans ce cadre bascule dans le «terrorisme, l’agression, la terreur et le massacre d’âmes innocentes, actes formellement bannis par la religion islamique», explique le communiqué du Conseil supérieur des Oulémas. Par ailleurs, le ministère des Habous et des Affaires islamiques a publié un communiqué dans lequel il exhorte les prêcheurs, les prédicateurs et imams à poursuivre la mobilisation, la prédication et le recours aux arguments qui font valoir la légitimité religieuse et la raison pour éclairer les citoyens.