Vacant depuis l’élection mi-septembre 2015 de Mohand Laenser à la présidence de la région de Fès-Meknès, le portefeuille de la Jeunesse et des Sports ne l’est pas resté longtemps. C’est un autre «haraki» de la première heure qui succède au secrétaire général du Mouvement populaire (MP), en l’occurrence Lahcen Sekkouri.
Les deux hommes sont d’ailleurs très proches, dans la vie comme dans le travail: la veille encore de sa nomination, le 8 octobre 2015, c’est M. Sekkouri qui dirigeait le cabinet de M. Laenser. Ce dernier n’aurait pas manqué de louer lors de la cérémonie de passation des pouvoirs, le 9 octobre 2015, rapporte l’agence de presse MAP (Maghreb arabe presse), «les qualités humaines et le sérieux» de son successeur. Pour autant, et malgré qu’il ait fait figure de favori aux yeux d’un certain nombre de médias nationaux, M. Sekkouri n’était pas assuré d’être nommé: il était mis en balance avec notamment Hammou Ouhali, très lié lui aussi à M. Laenser, et qui à son avantage jouit déjà d’une expérience gouvernementale, ayant été de 1998 à 2000 secrétaire d’Etat chargé de la Solidarité et de l’Action humanitaire dans la première mouture du gouvernement d’alternance de Abderrahmane Youssoufi.
Né en 1952 à Aïn Cheggag dans la province de Sefrou, une commune qu’il représente par ailleurs à la Chambre des représentants, chambre basse du Parlement, depuis 1977, M. Sekkouri est surtout connu pour les missions de travail et de formation qu’il a effectuées dans plusieurs pays d’Europe, d’Amérique et d’Afrique.
Un produit de l’administration
En France notamment, il avait été dans la ville de Rennes consul général du Maroc pour la Basse Normandie, la Bretagne et les Pays de la Loire. Mais M. Sekkouri s’est également distingué dans l’administration, dont il représente dans une certaine mesure un pur produit.
Il a entre autres été chef de division au ministère des Pêches maritimes et a d’autre part dirigé le département des Postes et Télécommunications. Spécialiste en outre des domaines se rapportant aux sciences politiques et au management du développement, il a également longtemps enseigné en tant que vacataire à l’Ecole nationale d’administration (ENA). M. Sekkouri est d’ailleurs lauréat de la célèbre école d’administration publique. Au sein du MP, le nouveau ministre de la Jeunesse est considéré depuis belle lurette comme un important pilier du conseil national.
A l’occasion de l’élaboration de la Constitution de 2011, c’est lui que la formation de l’épi avait chargé de formuler les propositions du parti relatives à la question de la régionalisation avancée.
La mission qui lui échoit désormais est sans doute la plus difficile de sa pourtant longue carrière: remettre d’aplomb le ministère, d’autant que ce dernier est en crise depuis le passage controversé de Mohamed Ouzzine, l’actuel coordinateur des activités du secrétariat général du MP, démissionnaire en janvier 2015 en raison d’un bilan plus que catastrophique.