FERTILISATION. Les plus grands défis qui attendent l’Afrique ont été débattus aux Atlantic Dialogues, tenus à Marrakech fin octobre dernier. Le groupe OCP, un des organisateurs de l’événement, compte s’atteler sérieusement au problème de développement agricole du continent africain.
Que du beau monde aux Atlantic Dialogues qui ont eu lieu à Marrakech, du vendredi 30 octobre à dimanche 1er novembre 2015. Cet événement, auquel a participé une élite politique et économique internationale triée sur le volet, se veut une plateforme de débats et d’échanges d’idées et d’expériences, mise en place il y a quatre ans, par le Policy Center, think-tank du groupe OCP et le fonds américain German Marshall Fund.
La révolution verte
Pour Karim El Aynaoui, directeur général de OCP Policy Center et l’un des meilleurs économistes de sa génération, «Le but des Atlantic Dialogues est de promouvoir le rapprochement entre les pays du sud de l’Atlantique. Cette année, nous avons accordé une attention toute particulière aux problèmes qui engagent le continent africain». Des sessions plénières ont ainsi été consacrées à des thématiques d’une importance cruciale pour l’avenir du continent, à l’image de la révolution verte et des modalités de mobilisation des ressources financières nécessaires. Des thèmes chers au groupe OCP et à son président, Mostafa Terrab, qui a participé, samedi 31 octobre, à un panel prestigieux constitué de l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo et de l’actuel ministre brésilien des finances,…
Importance stratégique
Le président du groupe OCP a eu cette phrase forte et révélatrice de l’importance de l’Afrique dans l’ordre économique mondial: «Il est clair qu’en 2050, le reste du monde va avoir besoin d’une Afrique capable de subvenir à ses besoins en terme de nourriture». En d’autres termes, l’Afrique nourrira le monde à l’horizon 2050.
Ce qui fait que les défis de la production alimentaire en Afrique deviennent un problème mondial. Mostafa Terrab explique qu’en 2050, il y aura moins de 50% de terres arables dans le monde par rapport à la situation actuelle, sachant que 60% de ces terres seraient en Afrique. Vu que le continent utilise actuellement seulement 20% de ses ressources en terres arables, cela montre qu’une grande partie de terres utilisables pour l’agriculture dans le monde seront en Afrique. Cette importance hautement stratégique que l’agriculture africaine est en train de prendre interpelle au plus haut point les dirigeants politiques des pays occidentaux pour accorder une attention particulière à ce continent riche en ressources naturelles mais pauvre en ressources financières.
Optimisation de la production
Depuis son engagement en Afrique, le groupe OCP multiplie les actions et les initiatives pour soutenir l’agriculture africaine. Outre l’usine de Jorf Lasfar, dont la production en engrais est exclusivement destinée au continent noir et les caravanes agricoles organisées dans certaines capitales d’Afrique, les dirigeants du groupe OCP se déplacent régulièrement dans les pays africains les plus touchés par la crise.
Le directeur général de Policy Center, Karim El Aynaoui, rapporte avoir été très récemment au Bénin, où les agriculteurs souffrent non de problèmes de commercialisation mais de production. «Nous sommes en train de proposer des solutions aux agriculteurs béninois, notamment en terme de fertilisation des sols et d’optimisation de la production» explique M. El Aynaoui.
Mostafa Terrab propose d’aller plus loin dans l’accompagnement des agriculteurs africains. Il explique qu’accorder plus de richesse et de prospérité pour les petits exploitants en Afrique devrait être une priorité, compte tenu de la situation actuelle de l’agriculture mondiale. Un avis partagé par l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, reconverti dans l’agriculture depuis son départ de la magistrature suprême de son pays en 2007.
Champions économiques
«Je crois que la plupart de notre attention devrait être accordée aux petites exploitations agricoles et aux agriculteurs de taille moyenne. Ce sont eux qui vont vraiment développer et garantir les emplois dans le secteur agricole», explique-t-il. Une manière pour cet ancien homme influent dans la scène africaine de livrer sa vision pour un continent qui ne cesse de se développer mais qui a besoin d’un soutien ferme de pays avancés.
Le Maroc, avec les moyens dont il dispose, tente tant bien que mal de s’engager en Afrique à travers ses champions économiques notamment le groupe OCP