
La lutte contre la tuberculose est désormais une priorité pour le ministère de la Santé. Le département a lancé, du 24 mars au 24 avril 2015, la deuxième campagne nationale de dépistage de la tuberculose, à l’occasion de la célébration, mardi 24 mars, de la Journée mondiale de lutte contre cette maladie.
Cette initiative vise à renforcer le dépistage de la tuberculose chez les groupes de populations à haut risque, au niveau des provinces et des préfectures les plus touchées, et s’inscrit dans le cadre du plan national d’accélération de la réduction de l’incidence de la tuberculose 2013-2016, qui a pour objectif d’augmenter le taux de détection des cas de tuberculose, qui se situe à hauteur de 85% actuellement, à plus de 95% d’ici 2016, soit plus de 4.800 cas à détecter chaque année, à raison de 400 cas/mois sur toutes les provinces et régions.
L’enjeu est de taille, puisque cette maladie, très contagieuse, fait encore des ravages au Maroc. Le ministère de la Santé a enregistré 27.745 nouveaux cas de tuberculose en 2014. Les catégories les plus touchées sont les adultes jeunes vivant dans le milieu urbain, notamment dans les quartiers défavorisés et à forte densité de population, souligne la source. Toutefois, le Programme national de lutte antituberculose (PNLAT) conduit par le ministère de la Santé, dont les performances ont été reconnues par l’OMS, a permis un recul de l’incidence depuis 1996. Le taux de détection des cas est maintenu, à ce jour, à plus de 85% et le taux de succès thérapeutique atteint 90%. L’infrastructure spécialement dédiée à la lutte antituberculeuse est constituée de 62 centres de diagnostic et de traitement de la tuberculose et des maladies respiratoires (CDTMR) répartis sur l’ensemble des provinces, 72 centres de santé intégrés et 2 services de traitement spécialisé de la tuberculose multi résistante au niveau des CHU de Rabat et de Casablanca, indique la même source.
Mais l’objectif majeur du ministère, à savoir l’éradication de la maladie d’ici 2050, est hypothéqué par plusieurs paramètres qui se rapportent essentiellement aux conditions socio-économiques défavorables. La lutte contre la tuberculose impose donc une appoche plus vaste qui concerne aussi les problématiques sociales comme la pauvreté.