La situation de l’Union constitutionnelle m’attriste

ENTRETIEN. Abdellah Firdaouss se considère toujours membre du bureau politique de l’UC. Il clame que la justice l’a réhabilité et espère que la sagesse l’emporte dans son conflit avec Mohamed Abied. ENTRETIEN. Abdellah Firdaouss se considère toujours membre du bureau politique de l’UC. Il clame que la justice l’a réhabilité et espère que la sagesse l’emporte dans son conflit avec Mohamed Abied.

Maroc Hebdo: Où en êtes-vous dans vos procès avec la direction actuelle de l’Union Constitutionnelle?
Abdellah Firdaouss:

Le jugement définitif de la Cour d’appel a ordonné, le 27 octobre 2014, ma réintégration complète à l’Union Constitutionnelle, mais le secrétaire général n’a toujours pas exécuté ce jugement, au mépris de l’État de droit. Permettez-moi d’ajouter qu’on a voulu porter atteinte à mon honneur et j’espère que ceux qui ont relayé ces accusations mettront autant d’efforts à relayer la décision de justice qui a tranché en ma faveur, sur le fond et sur la forme. Par contre, je vous confirme qu’une plainte que j’ai déposée contre Mohamed Abied a été transmise par le procureur au juge d’instruction. A partir de là, le secret de l’instruction prévaut.

Maroc Hebdo: Le secrétaire général, Mohamed Abied, dit que c’est vous qui êtes poursuivi pour abus de confiance et détournement concernant le journal “Rissalat Al Oumma”…
Abdellah Firdaouss:

Permettez-moi de préciser deux choses importantes. La première est que le tribunal de première instance a tranché en ma faveur et a ordonné ma réintégration en tant que directeur de la publication. Ce verdict date du 30 octobre 2014. La seconde est que le différend au sujet de “Rissalat Al Oumma” ne porte pas sur la propriété du journal, mais sur la légitimité de la direction du parti à nommer son directeur de publication. Vous vous rendez compte? Le parti n’a pas tenu de congrès national depuis 7 ans, et le deuxième mandat de l’actuel secrétaire général est terminé depuis maintenant 3 ans.

Maroc Hebdo: Justement, le congrès a été ajourné pour des raisons techniques...
Abdellah Firdaouss:
Les explications avancées par la direction du parti me font penser à ce député français, Thomas Thévenoud, qui, pour justifier ses problèmes fiscaux, avait plaidé une “phobie administrative”. Après trois ans d’ajournements répétés du congrès national, M. Abied est vraiment à court d’explications, personne n’est dupe. Les militants de l’UC ont droit à un langage de vérité. Maroc Hebdo: Que comptez-vous faire maintenant, du moment que la situation a trop duré? Abdellah Firdaouss: Je suis comme tous les militants doustouris, consterné par les atermoiements de la direction actuelle. Les problèmes organisationnels du parti en découlent parce que les militants sont terriblement déçus et démotivés. Comme tous les militants sincères de l’UC, et modestement en tant que membre fondateur du parti, j’espère vraiment que le congrès national sera l’occasion pour les doustouris de prendre enfin une grande bouffée d’air frais.

Maroc Hebdo: Comment qualifieriezvous le travail de l’UC dans l’opposition?
Abdellah Firdaouss:
Il faut distinguer ici entre le travail méritoire qu’accomplit notre groupe parlementaire sous la coupole et celui, que je qualifierais de figuratif, que mène la direction du parti dans le champ partisan national. Nos partenaires dans l’opposition sont bien conscients de la situation interne de l’UC. Tout le monde s’interroge sur l’avenir de l’UC. C’est une situation inédite depuis feu Me Maâti Bouâbid, et je ne peux pas vous dire à quel point cela m’attriste et m’affecte personnellement. Il faut en finir avec ce malaise, le parti doit se ressaisir pour réussir son congrès national.

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