Kenya: L’expérience marocaine dans la lutte contre le crime organisé mise en avant devant l’Association des procureurs africains


Lahcen Daki.


La mondialisation qui a contribué au rapprochement entre les pays demeure plus que jamais menacée par le crime organisé. En effet, l’activité des organisations criminelles transfrontalières s’est aggravée en raison de l’exploitation des nouvelles technologies et des foyers de tension au niveau mondial, ainsi que la participation aux actes et aux plans terroristes, à travers l’armement des groupes extrémistes et leur financement par l’argent issu de la traite des êtres humains et des activités liées notamment aux drogues et aux psychotropes. 

 Dans la lutte contre le crime organisé, le Maroc fait partie de ces pays qui sont, souvent cités, comme exemplaires dans leur détermination à combattre ce fléau mondial. C’est à cet effet que l’expérience marocaine en matière de lutte contre le crime organisé, a été mise en avant, dans le cadre des travaux de la 16ème conférence et réunion annuelle de l’Association des procureurs africains, qui se déroulent à Mombasa au Kenya, du 29 janvier au  02 février 2023.

Pout le procureur général du Roi près la Cour de Cassation, président du Ministère public, M. El Hassan Daki et dans le sillage des risques posés par le crime organisé, « le Royaume du Maroc a entrepris un ensemble de mesures, dont la ratification en 2002 de la convention de Palerme, ainsi que des deux protocoles annexes relatifs respectivement à l’interdiction et la répression de la traite des personnes et à la lutte contre la fabrication des armes ». 

« Le Maroc  n’ a pas manqué , également, de  ratifier les conventions internationales en la matière, telles que celles relatives aux drogues et à la lutte contre la corruption », a ajouté M. Daki dans une allocution lue en son nom par Mme Jamila Sedqi, Conseillère à la Présidence du Ministère public, Avocat Général près le Cour de Cassation et Magistrat au tribunal administratif de l’Union africaine, qui conduit la délégation marocaine à cette conférence, composée également du Procureur général du Roi près la Cour d’Appel de Casablanca et du chef du pôle Ressources humaines au sein de la Présidence du Ministère public.

M. Daki a,  en outre,  indiqué que « le système juridique marocain a été adapté aux dispositions internationales citées, à travers l’adoption d’une série d’amendements législatifs, qui consistent notamment en l’introduction de dispositions répressives avancées relatives à la lutte contre le crime terroriste et son financement, ainsi que d’autres relatives à la lutte contre le blanchiment d’argent et le renforcement de la coopération entre les autorités et les institutions des Etats pour contrôler les mouvements des fonds suspects ».

En plus de ces dispositions, « le projet du code pénal comprend des dispositions juridiques définissant le crime organisé dans ses dimensions nationale et internationale, tout en introduisant des définitions tirées de la convention de Palerme », a-t-il ajouté. Convention qui a été adoptée, en 2000, en tant que « principal mécanisme international en matière de la lutte contre le crime organisé, en plus de ses trois protocoles relatifs respectivement à l’interdiction et la répression de la traite des personnes, notamment les femmes et les enfants, à la lutte contre le trafic illicite de migrants par terre, air et mer et à la lutte contre la fabrication et le trafic illicites d’armes à feu, de leurs pièces, éléments et munitions ».

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