Alors que le peuple kabyle célébrait ce 14 juin 2023 sa fête nationale, la justice coloniale algérienne a décidé de frapper fort. Poursuivi pour son appartenance au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), l’indépendantiste kabyle Djahid Mendil a été condamné à trois ans de prison ferme. 

A la base, le parquet requerrait vingt ans de réclusion à son encontre. Il avait été arrêté en décembre 2021, quelques mois après qu'Alger a classé le MAK comme étant terroriste. Sa condamnation a été qualifiée d'"arbitraire" par ses soutiens.En revanche, l’ancien président du MAK, Bouaziz Ait Chebib, jugé le même jour, a été acquitté pour la simple raison qu’il avait déjà été condamné le 7 mars 2023 par le tribunal de Dar El Baïda à six ans de prison pour les mêmes chefs d’accusation pour lesquels il était poursuivi, tous relatifs à son engagement en faveur de l’indépendance de la Kabylie. Il reste incarcéré à la maison d’arrêt de Ain Oulmane à Sétif, où il avait été transféré en février 2023.Les arrestations des indépendantistes kabyles depuis l’arrivée en décembre 2019 du général Saïd Chengriha à la tête de la junte ont déjà suscité de nombreuses condamnations internationales. 

Dans un texte publié le 7 juin 2023, le président du Collectif de soutien aux détenus d’opinion kabyles, Augustin Slimi, avait fustigé le fait que “la justice algérienne, à la solde d'un pouvoir militaire assassin et terroriste, a fabriqué de toutes pièces des dossiers afin de présenter des militants, des artistes, des écrivains et des citoyens exemplaires comme des criminels”. “L'objectif  unique de cette répression policière et judiciaire est de briser l'espoir kabyle de vivre son identité et de bâtir un État indépendant,” avait-il affirmé.