Une journée à bord d'Al Boraq


LE TGV MAROCAIN OPÉRATIONNEL


Coûtant près de 23 milliards de dirhams, le TGV marocain est enfin ouvert à l’exploitation commerciale, après 8 ans de travaux. Il relie désormais Casablanca à Tanger en 2 heures et 10 minutes seulement. Un gain de temps considérable. Le Maroc entre de plain pied dans la modernité.

Ce lundi 26 novembre 2018 commence officiellement la mise en service commerciale du premier TGV d’Afrique et du monde arabe. Les trois premiers jours, c’est-à-dire, 26, 27 et 28 novembre, sont dédiés pour des voyages-découverte offerts gracieusement aux Marocains.

Un geste commercial de l’ONCF visant à faire découvrir aux citoyens ce nouveau joyau technologique du transport ferroviaire, inauguré le jeudi 15 novembre 2018 par S.M. le Roi Mohammed VI en présence du président français, Emmanuel Macron. Le lendemain, un voyage de presse a été organisé au profit des médias, depuis la gare Casa voyageurs à destination de Tanger. Une expérience unique à abord de ce TGV baptisé Al Boraq par le Souverain et qui est désormais prêt à relier deux grands pôles économiques du pays en seulement 2heures et10 minutes au lieu de 5 heures et demi auparavant. La vitesse commerciale est de 320 Km/h entre Kénitra et Tanger.

Les wagons et les compartiments du train sont d’un confort absolu. Cafétéria, prises électriques pour chaque siège, wifi à bord, personnel aux petits soins, plateformes pour les appels téléphoniques, tout a été pensé pour offrir au voyageur une expérience fantastique.

Des projets structurants
La première classe offre, bien entendu, des sièges modulables et plus confortables ainsi qu’un design raffiné avec des lampes à la lumière tamisée posées sur les tables entre les sièges à quatre, il n’en demeure pas moins que la deuxième classe est aussi dotée de tous les moyens de détente et de confort. Au fur et à mesure que Al Boraq dévorait le fer, on prenait conscience du travail colossal accompli par les concepteurs marocains, avec le concours précieux de l’expérience française reconnue mondialement dans cette technologie de pointe. Fier et soulagé, le directeur général de l’ONCF, Rabie Khlie, se défendra, plus tard, contre les critiques de retard dans la réalisation de ce chantier titanesque, dont le coût s’élève à près de 23 milliards de dirhams.

Le patron de l’ONCF, lors d’une conférence de presse dans un grand palace à Tanger, expliquera que ce genre de projets prend normalement entre 10 et 15 ans depuis la conception jusqu’à l’exploitation. Ce qui fait que le Maroc se situe, selon lui, dans la très bonne fourchette, puisque l’idée du TGV a commencé à germer en 2007 pour prendre corps en 2018.

M. Khlie a assuré que le Maroc est le 18ème pays au monde à mettre en service des TGV, en plus de détenir le 9ème record international en termes de vitesse, avec une pointe à 357 km/h atteinte lors des essais techniques, le 4 mai 2018.

Depuis la signature des six conventions relatives au projet du TGV en 2010 à Tanger lors d’une cérémonie présidée par S.M. le Roi Mohammed VI, l’ONCF s’est engagé, avec ses différents partenaires, dans le processus d’exécution de ce projet important qui a été entamé par l’apurement de l’assiette foncière et le doublement de la ligne. Il s’agit également de la mise en place d’un atelier de maintenance à Tanger, de l’acquisition de 12 TGV et de la construction de grandes gares ferroviaires à Tanger, Kenitra, Rabat et à Casablanca.

Carrefour ferroviaire
Des projets ferroviaires de grande envergure inaugurés, samedi 17 novembre 2018, par le Souverain, qui a ainsi procédé au lancement du triplement de l’axe Casablanca-Kénitra, du doublement complet de la ligne Casablanca- Marrakech, des gares dédiées au TGV, Rabat-Agdal, Tanger-Ville, Kénitra et Casa-Voyageurs, et des nouvelles gares d’Oujda et de Benguerir, des projets d’envergure réalisés pour un investissement global de près de 10,5 milliards de dirhams.

Le projet de triplement de l’axe Casablanca– Kénitra, ayant mobilisé une enveloppe budgétaire de 5,2 milliards de dirhams, permettra la désaturation du carrefour ferroviaire de Casablanca et multipliera la capacité de cette ligne par 2,5, offrant la possibilité de programmer jusqu’à un départ toutes les 3 minutes. L’autre projet structurant est le doublement complet de la ligne Casablanca–Marrakech (174 km), ayant nécessité des investissements de l’ordre de 3 milliards de dirhams. Il permettra l’augmentation de la capacité de la ligne de plus de 100%, outre les retombées environnementales.

Gains de temps
Tous ces projets cohérents, compatibles et intégrés permettent de faire bénéficier les usagers d’un effet réseau, donnant lieu à des gains de temps de parcours grâce à des correspondances optimisées entre Al Boraq et les trains modernisés desservant le nord et le sud du pays, d’engendrer des effets d’entrainement au profit des collectivités en termes de création d’emplois, de sécurité, de préservation de l’environnement et d’initiation d’un écosystème autour du ferroviaire, tout en dynamisant les activités des entreprises marocaines et contribuant à la création de la valeur ajoutée.

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