Un grand nom de la presse sportive nous a quitté laissant derrière lui un vide immense. Il s’agit de Belaid Bouimid décédé dans la soirée du lundi 23 septembre 2024, dans une clinique à Casablanca où il avait été admis il y a quelques semaines. Il avait 73 ans.
Ses funérailles ont lieu mardi 24 septembre, après la prière d’Addohr au cimetière Arrahma à Casablanca. Elles ont rassemblé une foule importante composée de journalistes, de dirigeants politiques, dont Nabyl Benabdellah, secrétaire général du PPS, des dirigeants des diverses fédérations sportives, à leur tête Fouzi Lekjaâ, président de la Fédération royale marocaine de football…
Une pointure du journalisme
Dans un message de condoléances adressé à la famille Bouimid, SM le Roi indique avoir appris avec profonde affliction la nouvelle du décès de feu Bouimid. «En cette douloureuse circonstance, la volonté divine étant imparable, nous vous exprimons et, à travers vous, à l’ensemble des proches et amis du défunt, ainsi qu’à sa famille médiatique et sportive nationale, nos vives condoléances et nos sincères sentiments de compassion, suite à la perte de l’un des pionniers du journalisme sportif au Maroc qui a contribué avec grand professionnalisme, à la faveur de la vaste culture et créativité dont Dieu l’a doué, au développement de la presse sportive dans notre pays et à enrichir sa bibliothèque nationale», écrit le Souverain.
Natif d’El Jadida, le défunt avait rejoint dans les années 1970 le journal Al Bayane après des études à Sciences Po Paris. Il était d’abord un journaliste spécialisé des questions culturelles : grand lecteur, il publiait régulièrement des critiques de livre, tout comme il excellait dans la critique cinéma, lui qui avait connu le 7ème art du temps des ciné-clubs dans les années 1970, avec le regretté Noureddine Sail en tant que président de la fédération des ciné-clubs. Caricaturiste de talent, il publiait un dessin quotidien en première page d’Al Bayane, dont la rédaction en chef était assurée par Nadir Yata. Des dessins sur la base de longues discussions entre les deux et concernant une actualité qu’il fallait «croquer».
Mais Belaid Bouimid était plus connu en tant que journaliste sportif. Ses articles étaient décortiqués par les dirigeants sportifs aussi bien sur les sports collectifs (football, basket notamment) que les sports individuels (athlétisme et tennis tout particulièrement). Il a couvert pratiquement toutes les grandes manifestations sportives auxquelles le Maroc participait. Toujours avec son sens critique mais surtout un patriotisme jamais démenti. Aussi bien dans ses chroniques écrites que depuis quelques années dans ses interventions radiophoniques, il avait ce sens du détail et du descriptif propre aux grands reporters sportifs.
Membre pendant des décennies de l’association marocaine de la presse sportive, dont il a été secrétaire général pendant plusieurs mandats, Belaïd Bouimid a été élu président de l’Union africaine de la presse sportive (UAPS) de 2005 à 2009 et membre de l’Association internationale de la presse sportive (AIPS). Ses collègues le considéraient comme une véritable encyclopédie en matière d’histoire du sport.
Homme de gauche, il avait rejoint le PPS dès son jeune âge. Poète, il n’a jamais renoncé à ce qu’il considère comme fondamental à savoir sa liberté de penser et de dire ce qu’il en pense. Il laisse derrière lui sa femme Aicha, ses deux enfants Taieb et Nadir et le souvenir d’un homme affable, rigoureux et humble. Tous ceux qui l’ont côtoyé le décrivent comme un homme joyeux avec un sens de l’humour relevé, en plus d’être doté d’une culture générale assez fournie.