LES ISLAMISTES EN RANGS RESSERRÉS

RÉUNION DU CONSEIL NATIONAL DU PJD

Miné par les dissenssions à cause notamment de la normalisation avec Israël et la légalisation du cannabis, le parti de la lampe, veut, du moins en apparence, unir ses forces pour effectuer la passe de trois aux législatives à venir.

Le Parti de la justice et du développement (PJD) participera bien aux législatives prévues cette année 2021. Ainsi en a décidé, ce samedi 20 mars 2021, son conseil national, réuni en session extraordinaire en raison d’une actualité particulièrement brûlante pour la formation islamiste: changement, le 5 mars 2021, du quotient électoral par la Chambre des représentants, ce qui n’est pas sans miner ses chances aux élections susmentionnées, mais aussi le rétablissement, le 22 décembre 2020, par le gouvernement que préside le secrétaire général du parti, Saâd Eddine El Othmani, des relations avec Israël et son adoption, le 4 mars 2021, du projet de loi portant usage légal du cannabis.

Ce dernier texte, notamment, avait amené le prédécesseur de M. El Othmani à la tête du PJD, à savoir l’ancien Chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, à geler le jour même où il a été avalisé son adhésion, de même qu’il serait la principale raison de la démission présentée le 26 février 2021 par Driss El Azami El Idrissi de son poste de président du conseil national. Démission que le conseil national a, justement, refusée, tenant donc à ce que celui qui est également député-maire de Fès reste à ses commandes.

Globalement, l’impression qui est ressortie est que si des dissensions demeurent au sujet d’Israël et du cannabis et si le refus reste aussi frontal envers le nouveau mode de calcul du quotient électoral -à signaler une diatribe particulièrement véhémente du vice-président du conseil national, Abdelali Hamiddine, qui a fustigé un “système antidémocratique”-, en même temps le PJD semble vouloir aborder les prochaines législatives en rangs resserrés. Car il faut dire que les autres partis, et notamment le Parti authenticité et modernité (PAM), ont désormais des chances réelles de l’emporter.

Querelles intestines
Ce dernier aurait, si c’est l’actuel quotient électoral qui avait eu cours aux législatives du 7 octobre 2016, tout bonnement gagné la mise. Ce qui fait donc que pour les “frères” de M. El Othmani, le scrutin sera sans doute un des plus compétitifs pour lui depuis qu’il a pris les rênes de l’Exécutif en janvier 2012. D’où le fait que les tergiversations et les querelles intestines doivent, au moins pour le moment, être mises en sourdine.

Mais reste à savoir si le reste des militants vont suivre. Car on avait par exemple vu le député PJD d’El Jadida, Abouzaid El Mokrie El Idrissi, appeler, quelques semaines après son retrait du conseil national sur fond de normalisation par le gouvernement El Othmani avec Israël, à voter contre son parti. Et rien ne dit aussi que M. Benkirane fera machine arrière et reprendra sa place, et ce en dépit qu’il ait finalement repris langue, suite à une médiation du Mouvement unicité et réforme (MUR), avec M. El Othmani, avec qui il avait coupé toute relation en même temps qu’il rendait son tablier -certes à titre provisoire.

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