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L'Iran et le Hezbollah menacent la stabilité du Maroc avec le concours de l'Algérie

Les alliés objectifs d’Alger


Des miliciens du Polisario.


L’armement et l’entraînement par l’Iran d’éléments séparatistes du front polisario, avec la bénédiction de l’Algérie, menacent la sécurité et la stabilité du Maroc. Le monde occidental prend conscience des avertissements du Royaume quant à la machination diabolique de cet axe du mal.

La menace que fait peser sur le Maroc l’Iran et son bras armé le Hezbollah, avec l’aide de l’Algérie, est réelle et devient pesante. Cette affirmation a été appuyée par Habboub Cherkaoui, Directeur du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), dans une interview accordée à la chaîne israélienne i24News, le 2 mars 2023. M. Habboub a souligné que l’Iran fournit à la milice du Polisario des missiles antiaériens et des drones par l’intermédiaire du Hezbollah et avec l’aide de l’Algérie et que le rapprochement entre l’Iran et le Hezbollah d’un côté, et l’Algérie et le mouvement séparatiste de l’autre est fortement préoccupant.

Celui-ci représente une menace pour la stabilité et la sécurité du Maroc une menace pour la stabilité de l’Afrique du Nord et particulièrement du Maroc. Pour sérieuse, cette menace l’est. Dans le monde arabe, on la prend très au sérieux et on sea solidarise avec le Maroc. Mercredi 8 mars 2023, le comité ministériel arabe chargé de l’Iran s’est réuni au Caire, en marge des travaux de la 159ème session ordinaire du Conseil de la Ligue des États arabes au niveau des ministres des affaires étrangères, sous la présidence de l’Arabie saoudite et en présence des membres, les Émirats arabes unis, le Royaume de Bahreïn et l’Égypte, ainsi que le Secrétaire général de la Ligue des États arabes.

Le comité a réitéré, dans un communiqué, sa solidarité avec le Royaume du Maroc face à l’ingérence du régime iranien et de son allié le «Hezbollah» dans les affaires intérieures du Royaume. Il a attesté que l’armement et l’entraînement par l’Iran d’éléments séparatistes du front polisario «menacent l’intégrité territoriale, la sécurité et la stabilité du Maroc». «Ces pratiques dangereuses et inacceptables s’inscrivent dans la continuité de l’approche déstabilisatrice du régime iranien envers la sécurité et la stabilité régionales », note le communiqué. La préoccupation quant aux desseins diaboliques de cette complicité irano-algérienne prend une dimension encore plus alarmante aux yeux des occidentaux. Les connivences périlleuses entre l’Algérie, la Russie et l’Iran, visant à contrôler le Sahel, inquiètent au plus haut degré les grandes puissances mondiales.

Bases militaires russes
C’est ce qui ressort d’un article du think tank espagnol «Instituto Coordinadas de Gobernanza y de Economia Aplicada «(l’Institut Coordinadas pour la gouvernance et l’économie appliquée), publié lundi 6 mars 2023. «L’inquiétude de l’Union Européenne et des Etats-Unis concernant les relations de plus en plus étroites entre l’Algérie, la Russie et l’Iran grandit. Plusieurs rapports de l’UE et des informations journalistiques rapportées par des médias tels que CNN ou Le Monde indiquent que l’intention du régime algérien est de faciliter l’installation de bases militaires russes au Sahel avec l’aide de l’Iran», lit-on. Le régime algérien recevrait un approvisionnement important en drones de l’Iran, qui iraient directement à la milice armée du Front Polisario, un groupe qui jouit du soutien des autorités algériennes, dans sa lutte contre le Maroc, expliquent les rédacteurs de cet article. Quant au modus operandi, on souligne que l’Iran, qui opère de manière similaire en approvisionnant le groupe terroriste Hezbollah, entend implanter la branche la plus radicale de son islamisme au Sahel et au Sahara, en recourant à l’appui du système militaire algérien, ajoute-t-on. Quel rôle pour la Russie dans cette machination ? Le quotidien français Le Monde a révélé que le gouvernement algérien aurait autorisé le groupe de mercenaires Wagner (qui combat actuellement en Ukraine sous les ordres de Poutine) à pénétrer au Sahel pour atteindre le Mali. Cette présence a porté un coup dur à la coalition dirigée par les États-Unis pour mettre fin au terrorisme dans la région.

Catastrophe prévisible
En septembre 2022, les Etats-Unis exprimaient déjà leur inquiétude quant au financement par l’Algérie de la guerre de la Russie contre l’Ukraine et réclamaient l’application de sanctions contre ce pays d’Afrique du Nord. L’alliance militaire s’est consolidée ces derniers temps par les manoeuvres conjointes, principalement maritimes, menées entre les deux pays en Méditerranée, poursuit le think tank espagnol. Pour Jesús Sánchez Lambás, Vice-président de l’Institut Coordinadas pour la gouvernance et l’économie appliquée, les informations disponibles permettent de prédire un double scénario d’instabilité qui permettrait à la Russie d’avoir une bride sur l’Union Européenne : l’Ukraine au Nord et le Sahara au Sud, aggravant la crise d’approvisionnement énergétique. Les puissances occidentales doivent anticiper la catastrophe prévisible en renforçant leurs relations avec les rares partenaires fiables dans la région, comme le Maroc. Il commence à être tard, conclut le think tank.

Réaffirmant ces inquiétudes justifiées, le portail américain spécialisé dans la défense et la sécurité en Afrique, Military.africa, a expliqué que le Maroc et ses alliés occidentaux disposent d’informations portant sur la livraison de drones de fabrication iranienne destinée au Polisario pour mener des attaques au Sahara. «Fin 2022, de hauts responsables marocains ont souligné la nouvelle alliance entre l’Iran et l’Algérie ainsi que des déclarations faites par des responsables iraniens sur la vente de drones à l’Algérie dans le cadre d’un important accord sur les armes. De hauts responsables marocains ont également souligné les déclarations du Front Polisario concernant la réception de drones et d’autres armes en provenance d’Algérie, ainsi que le développement d’infrastructures pour les faire fonctionner », affirme le média.

D’ailleurs, à la fin de l’année 2022, le Front Polisario a menacé d’utiliser des drones militaires contre les Forces armées royales. Omar Mansour, membre du secrétariat national du Front Polisario, a déclaré, fin septembre, depuis la Mauritanie, lors d’une conférence de presse à Nouakchott que le Polisario utilisera bientôt des drones armés contre les FAR. «Les drones iraniens aux frontières du Maroc constituent une grave préoccupation, car capables d’arpenter de vastes zones du territoire marocain (…) alors que les drones iraniens deviennent de plus en plus répandus dans la région, le Maroc est susceptible de faire face à un risque accru d’attaque, ce qui en fait une question urgente qui doit être traitée», souligne le média américain. On lit encore qu’avec l’oeil de l’Occident fermement fixé sur le rôle que jouent les drones iraniens en Ukraine, les inquiétudes augmentent en Afrique quant au fait que l’Iran joue un rôle déstabilisateur majeur dans la région. Ayant soutenu le Hezbollah au Liban, les Houthis au Yémen et Fatimiyoun en Afghanistan, il est bien connu que l’Iran joue un rôle important en Afrique de l’Ouest. «La fourniture de drones au Polisario par l’Iran et l’Algérie, et leur propagation probable à d’autres groupes, est une escalade majeure. Le Maroc, qui a connu des attentats terroristes dévastateurs dans le passé, en raison de son rôle pro-occidental de pare-feu contre l’extrémisme islamique, est une fois de plus en première ligne», rappellent les spécialistes de la défense et de la sécurité américains.

Un rôle déstabilisateur
Tout bien pensé, l’axe Algérie-Iran est un danger pour la stabilité de toute la région. Il est vrai que la technicité que nécessite l’utilisation des drones relève des compétences de militaires. Et seuls les militaires algériens peuvent l’utiliser à partir du territoire algérien. Mais cette option demeure pour l’heure écartée sauf si les tensions maroco-algériens atteignent un niveau de non-retour. La situation actuelle ne doit pas être vue à travers le prisme d’un différend entre voisins, mais plutôt comme un danger pour toute la région où le Polisario agit en tant que mandataire de l’Iran et de l’Algérie. Heureusement que les avertissements du Maroc commencent à être entendus. Sinon, à un moment où les yeux du monde sont rivés sur la guerre russo-ukrainienne, l’axe Iran-Algérie deviendra encore plus fort et n’hésitera pas à passer à l’étape de l’exécution de ses actes terroristes.

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