Interview de Larbi Lahlou, directeur général adjoint de MAMDA MCMA

LARBI LAHLOU, directeur général adjoint de MAMDA MCMA

Pensez-vous que le modèle marocain d’assurance agricole peut s’exporter en Afrique?
Je peux vous dire que le développement de l’assurance agricole au Maroc est un succès qui est montré en exemple au niveau international. Nous avons été sollicités par de nombreux pays depuis 2014 afin de les accompagner et partager avec eux notre expérience. Cette demande de coopération Sud-Sud s’est fortement accélérée lors de la tournée initiée par S.M. le Roi Mohammed VI dans plusieurs pays d’Afrique en 2016 et 2017. A ce titre, nous avons été sollicités pour partager l’expérience marocaine et transposer notre modèle d’assurance agricole dans ces pays, bien entendu, en l’adaptant aux cultures et aux aléas de chaque pays.

Comment voyez-vous le très récent partenariat stratégique signé avec un opérateur d’assurance nigérian?
Ce partenariat stratégique avec la Nigerian Agricultural Insurance Cooperation a été signé dans le contexte que je vous ai décrit plus haut. Il a été conclu pour le développement de l’assurance agricole sur une base paramétrique. Nous avons apporté notre expertise dans la définition du système global de couverture des risques agricoles. Parmi les actions visées: l’indentification des cultures (blé, maïs et riz), la détermination des aléas climatiques (sécheresse et inondation) et la délimitation des zones concernées (l’ensemble des exploitations agricoles du nord du Nigeria). Il y a lieu aussi de citer l’assistance technique à la tarification des produits d’assurance agricole avec la fixation du prix ainsi que le niveau de subvention des primes d’assurance (à hauteur de 50%) ainsi que la mise en place d’un réseau d’expertise en matière de sinistres agricoles.

Mais encore?
Nous avons également accompagné l’opérateur nigérian dans la mise à niveau de ses polices d’assurance agricoles actuellement commercialisées par la revue des conditions générales et particulières et par la revue de la tarification technique. L’objectif de cette mise à niveau est de permettre à cet opérateur de disposer d’une offre de réassurance, qui sera prioritairement orientée vers notre filiale spécialisée, MAMDA Ré.

Comment se dessine votre stratégie de conquête du marché africain?
La part de l’agriculture dans le PIB des pays africains est importante (+/- 15%) et sera amenée à se développer davantage dans les prochaines années. Dans ce contexte et ayant identifié le potentiel de l’assurance agricole en Afrique, nous avons défini une stratégie de conquête de marché basée prioritairement sur 2 canaux. Le premier: la coopération à travers des joint-ventures avec les compagnies africaines dans le développement de l’assurance agricole par le partage de notre expertise dans le domaine des risques climatiques. Le second: la mise à disposition des compagnies africaines de capacités de réassurance. En effet, les produits d’assurances climatiques étant consommateurs de capacités de réassurance, nous avons créé avec le leader mondial de la réassurance agricole, Partner Ré, la société de réassurance MAMDA Ré, basée à Casablanca Finance City et dotée d’un capital de 1 milliard de dirhams. MAMDA Ré aura pour vocation, à court et moyen termes, de devenir le leader de la réassurance agricole en Afrique.

Quels sont les pays africains où la MAMDA MCMA est présente?
Nous avons signé plusieurs partenariats pour mettre en place et développer l’assurance agricole en Afrique, plus spécifiquement en Côte d’Ivoire, au Nigéria, au Rwanda, en Tanzanie, à Madagascar, en Ethiopie et en Zambie. D’autres pays sont prévus dans notre agenda d’ici fin 2017.

Pensez-vous que vos projets actuels et futurs en Afrique sont porteurs d’une rentabilité pour la MAMDA MCMA?
Les projets de développement initiés par MAMDA et MAMDA Ré en Afrique sont porteurs de rentabilité compte tenu des prestations d’accompagnement pour la mise en place des systèmes de couverture et également par la mise à disposition de capacités de réassurance

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