L'industrie du plastique doit changer

Assemblée des nations unies sur l'environnement

Bien que la réduction de l’utilisation du plastique semble être l’une des mesures environnementales les plus faciles à prendre, le fléau de la pollution plastique, l’un des principaux facteurs du réchauffement planétaire, continue de causer d’immenses dommages à la Terre.

Un focus spécial sera donné à la lutte contre la pollution plastique lors de la deuxième partie de la 5ème session de l’Assemblée des Nations unies sur l’environnement (UNEA 5.2), qui rassemble plus d’une centaine de pays, du 28 février au 2 mars 2022 dans la capitale kényane Nairobi Placée sous le thème «Renforcer les actions en faveur de la nature pour atteindre les objectifs de développement durable», l’UNEA 5.2, plus haute instance décisionnelle mondiale en matière d’environnement, constitue l’occasion pour entamer des négociations en vue d’un accord mondial ambitieux pour lutter contre la pollution par les plastiques.

Pour la directrice générale du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), Inger Andersen, un tel accord, s’il est trouvé, devrait accélérer les mesures visant à remédier à l’impact des plastiques, sur terre et en mer, tout au long de leur cycle de vie. Bien que la réduction de l’utilisation du plastique semble être l’une des mesures environnementales les plus faciles à prendre, le fléau de la pollution plastique, l’un des principaux facteurs du réchauffement planétaire, continue de causer d’immenses dommages à la Terre, fait observer la cheffe du PNUE, dans un éditorial paru au journal britannique The Sunday Times et publié sur le site web du PNEU.

Un spectacle pitoyable
En effet, des hauteurs des montagnes aux profondeurs des océans, la planète est envahie par les objets en plastique qui étaient jusqu’à récemment indispensables avant de devenir au fil du temps indésirables, ne serait-ce qu’aux yeux des écologistes et des défenseurs de l’environnement. Dans les océans, baleines, tortues et oiseaux sont souvent découverts avec des quantités importantes de plastique dans l’estomac, tandis que sur terre, les sacs et les bouteilles en plastique offrent un spectacle pitoyable sur les bords des routes et des rivières. Les rues des villes sont, quant à elles, parsemées de gobelets et autres objets jetables en plastique.

Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) moins de 10% des 460 millions de tonnes de plastiques produites en 2019 sont actuellement recyclés, tandis que 22% sont abandonnés dans des décharges sauvages, brûlés à ciel ouvert ou rejetés dans la nature. «Le bon accord enverra un message fort: l’industrie du plastique doit changer,» soutient Mme Andersen, qui préconise de changer de système pour prendre en compte l’ensemble du cycle de vie des plastiques, de l’extraction des matières premières à l’amélioration de la gestion des déchets, en passant par les solutions de substitution. Elle a notamment appelé à l’innovation et l’élimination des produits qui sont inutiles, évitables ou problématiques, proposant de concevoir les produits en vue de les réutiliser et les recycler.

Selon elle, il est possible de réduire, d’ici 2040, le volume de plastique dans les océans de plus de 80% et la production de plastique vierge de 55%. «Nous pourrions réduire les émissions de gaz à effet de serre de 25% et créer 700.000 emplois supplémentaires, principalement dans les pays du Sud.» La cheffe du PNEU est convaincue que les nations ont une chance de faire de cette nouvelle économie une réalité, à condition d’entamer des négociations en vue d’un accord mondial solide et complet en la matière, lors de l’UNEA 5. Pour les écologistes, il est impératif de parvenir à un accord contraignant, imposer aux pays et aux entreprises des limites de production et d’usage des matières plastiques, à l’image des émissions de carbone. Par ailleurs, la pollution plastique n’est pas le seul point à l’ordre du jour de la 5ème session de l’Assemblée des Nations unies l’environnement. Il s’agit également de débattre du dérèglement climatique, de la dégradation des écosystèmes et de la pollution chimique.

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