L'industrie de conserve de poisson se renforce

Malgré l’éternel problème d’approvisionnement, l’investissement ne décroche pas

Quatre unités entièrement spécialisées dans la fabrication de conserves de poisson viennent d’être inaugurées dans la région de Dakhla-Oued Eddahab.

L’industrie de transformation du poisson se renforce par la mise en service de nouvelles unités intégrées. Quatre unités viennent d’être inaugurées dans la région de Dakhla-Oued Eddahab, entièrement spécialisées dans la fabrication de conserves de poisson. Ces unités s’insèrent dans le cadre du plan Halieutis via l’appel à manifestation d’intérêt (AMI), lancé en 2016. Il portait sur la réalisation de 6 projets associant des patrons pêcheurs aux industriels moyennant l’octroi par le ministère des quotas de pêche, explique Zakia Driouech, secrétaire générale du département de la Pêche.

Aujourd’hui, un projet est encore en cours de réalisation. «Son état d’avancement est à 70%», précise Mme Driouech. Un deuxième projet a été abandonné pour non-conformité au cahier des charges, indique la même source. Il reste donc 4 projets. Quoi qu’il en soit, les quatre unités inaugurées sont d’envergure conséquente. Elles totalisent une capacité de 425 tonnes/jours pour un investissement de 1 milliard de dirhams. Avec à la clé, la création de 3.000 emplois directs.

L’investissement a été aussi bien injecté dans l’outil industriel qu’en ce qui concerne l’acquisition des bateaux de pêche. Et au-delà, le ministère a dû apporter son concours pour accompagner les investisseurs dans les divers domaines, liés à l’exploitation des nouvelles unités. Il s’agit, selon la secrétaire générale du département de la Pêche, des travaux d’assainissement des zones d’implantation des usines, la formation du personnel ainsi que d’autres actions d’accompagnement.

Outil industriel
Seul bémol, le problème d’approvisionnement des conserveries en matière première reste entièrement posé et risque même de s’aggraver à moyen terme, s’inquiètent des professionnels. A l’appui, ils citent les prévisions de l’Institut national de recherche halieutique (INRH) qui tablent sur une réduction de 25% des stocks du poisson pélagique. Une prévision que bat en brèche la secrétaire générale du département de la Pêche. A ses yeux, le débat organisé jeudi 27 mai 2021 «aurait porté sur les mesures à prendre pour améliorer la gestion des stocks». Sans vouloir toutefois donner plus de précision.

Mais les assurances officielles ne semblent pas atténuer les craintes des conserveurs. Certains parmi eux ne cachent pas leur pessimisme quant aux perspectives de la campagne de transformation qui démarre dans les prochains jours. Surtout, que la stratégie Halieutis n’a pas tenu ses promesses, est-il souligné. L’objectif de porter l’utilisation de la capacité industrielle à 80% n’est toujours pas atteint, onze années après le déploiement de la stratégie.

Mais la situation ne semble pas décourager les investisseurs. Outre les 4 unités réalisées dans le cadre de l’AMI, quatre autres sont en cours de construction. Trois respectivement à Agadir, Boujdour et Safi et la quatrième dans la zone industrielle de Settat. Cette dernière devrait également traiter les produits végétaux.

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