L'inavouable histoire de la diplomatie algérienne

Désinformation et déclarations contre l’intégrité territoriale du Maroc

“Sahara occidental” ou “Sahara atlantique”, Alger fantasme sur des appellations qui ne changent rien à une vérité implacable: le Maroc est dans son Sahara et le Sahara est sous souveraineté marocaine. L’acharnement du régime algérien sur le Royaume et son intégrité territoriale date de plus d’un demi-siècle.

Plus du tiers du gaz algérien est envoyé en Italie, à travers le gazoduc Transmed, qui passe par le territoire tunisien, opéré par le groupe public algérien Sonatrach et la firme italienne Eni. On comprend bien la raison première de la visite du président italien, Sergio Mattarella, en Algérie, samedi 6 novembre 2021, en pleine saison hivernale et après la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe. Mais saisir cette occasion pour attribuer au président italien des propos fallacieux qui contredisent la diplomatie italienne et européenne, cela ne peut être l’oeuvre que des caporaux algériens et leurs médias affidés. En effet, le même jour, une dépêche de l’agence officielle algérienne l’APS soulignait: ««Nous suivons de très près la question du Sahara occidental.

Nous avons toujours soutenu avec conviction le rôle joué par les Nations unies et, à cet égard, nous avons appris avec satisfaction la nomination du diplomate italo-suédois Staffan de Mistura comme envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU», a soutenu le président italien dans un entretien au quotidien national El Moudjahid, publié samedi». Avant de poursuivre en mettant en exergue à travers des caractères gros et gras ce qui suit: «M. Mattarella, qui a entamé une visite d’État de deux jours en Algérie, a formulé l’espoir que l’engagement de M. de Mistura «pourra contribuer, malgré la situation actuelle de tension, à une reprise de négociations directes entre les parties (au conflit, Maroc et Front Polisario, ndlr) en vue d’une solution équitable et durable de la question, qui tienne dûment compte des droits du peuple sahraoui»».

Agence de désinformation
L’APS s’entiche d’abord de l’expression «entre les parties au conflit, Maroc et Front Polisario», ce qui corrobore, une fois de plus, si besoin est, son rôle d’agence de désinformation de premier plan. Il est notoire que les résolutions du Conseil sont le cadre du processus politique et de la recherche d’une solution politique. Et le dénominateur commun des résolutions 2440, 2464, 2494 et 2548 est l’accent mis sur la nécessité de parvenir à une solution juste, mutuellement acceptable et fondée sur le compromis. En outre, l’Algérie a été pour la première fois incluse dans la Résolution 2440 d’octobre 2018 et les résolutions suivantes, ce qui veut dire que le Conseil de sécurité la considère comme partie prenante du conflit et non plus comme un simple observateur ou pays voisin.

Par rapport à la déclaration attribuée au président italien dans la dépêche l’APS («qui tienne dûment compte des droits du peuple sahraoui»), la vérité a été apportée par le communiqué conjoint publié mardi 9 novembre 2021 à l’issue d’un entretien téléphonique entre le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi di Maio, avec son homologue marocain Nasser Bourita. Ainsi, M. di Maio a évoqué la position de l’Italie sur la question du Sahara, telle qu’exprimée dans la Déclaration sur le partenariat stratégique multidimensionnel, signée le 1er novembre 2019 à Rabat. Il a ainsi réaffirmé le plein soutien italien aux efforts du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour poursuivre le processus politique, en conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, notamment la Résolution 2602 du 29 octobre 2021.

Le communiqué conjoint Bourita-di Maio n’a pas échappé à la machine propagandiste algérienne qu’incarne l’agence de presse algérienne (APS). Il a été présenté par l’APS comme une «première» dans l’histoire diplomatique marocaine pour la simple raison qu’on y utilise le terme «Sahara occidental» et est allé jusqu’à ironiser sur «la solidité des convictions du Royaume» concernant la question du Sahara marocain. Ce terme, qui renvoie à une référence géographique (le Sahara occidental ou atlantique par opposition au Sahara oriental) signifie pour l’APS «l’abandon d’un principe sous l’effet d’un partenaire».

Vérité implacable
Ce commentaire vient après les vérités assénées par le dernier discours royal à l’occasion de l’anniversaire de la Marche verte, dans lequel le Roi Mohammed VI a réitéré le caractère non négociable de la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Au lieu de s’intéresser aux questions de fond traitées dans le communiqué conjoint italo-marocain qui conforte la position du Royaume, l’APS a préféré pointer l’usage d’une terminologie consacrée habituellement et de manière tout à fait banale par l’ONU, l’Union européenne et d’autres États et organisations.

En matière de diplomatie, le Maroc respecte les termes choisis par ses partenaires. Sur la question du Sahara marocain, le Royaume inscrit ses efforts diplomatiques dans le cadre d’un multilatéralisme assumé et responsable sous l’égide de l’ONU. «Sahara occidental», «Sahara atlantique» ou «Provinces du sud», les appellations ne changent rien à une vérité implacable: le Maroc est dans son Sahara et le Sahara est sous souveraineté marocaine. L’acharnement du régime algérien sur le Maroc et son intégrité territoriale date de plus d’un demi-siècle. Mais depuis quand la propagande, la manipulation, la décontextualisation et la falsification des faits, des déclarations et des positions de ses interlocuteurs étrangers, constituent le socle d’une diplomatie?

Les mensonges officiels, produits sous forme de dépêches par l’APS, se suivent mais ne se ressemblent pas. L’une des fausses informations qui ont suscité une indignation internationale date du 29 septembre 2020. Cherchant à tout prix à soutenir la milice algéro- polisarienne au sujet de l’obstruction de la circulation civile et commerciale régulière à Guergarate, suite à la mise en garde de Antonio Guterres, SG des Nations-Unies, au Polisario contre toute atteinte à la sécurité et à la paix au niveau de ce poste-frontière, l’APS a, dans une dépêche, prétendu que le porte-parole adjoint du chef de l’ONU aurait «répondu à une question écrite d’un journaliste sur Guergarate» et que dans sa réponse, il a tout simplement appelé «tous les acteurs à faire preuve d’un maximum de retenue afin de désamorcer toute tension».

Maximum de retenue
Or ce qui s’est passé réellement, c’est que l’ONU a bel et bien sommé les séparatistes du Polisario de ne point obstruer la circulation civile et commerciale régulière dans la zone tampon de Guergarate. C’est la deuxième mise en garde du genre. Dans une déclaration à la presse, le porte-parole adjoint de M. Guterres a affirmé que l’Organisation des Nations-Unies est «au courant des appels» des séparatistes du Polisario et de ses repris de justice à de «nouvelles manifestations » à Guergarate visant à y obstruer la circulation civile et commerciale. «La circulation civile et commerciale régulière ne doit pas être obstruée et aucune mesure ne doit être prise qui pourrait constituer une altération du statu quo de la zone tampon» de Guergarate, a-t-il ajouté.

Face à cette vérité, l’establishment algérien a dévoyé la vérité en tentant d’impliquer le Maroc. En vain. C’était le deuxième mensonge d’État du genre en quelques semaines. Jeudi 3 septembre 2020, Marta Hurtado, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, a catégoriquement démenti une fausse dépêche diffusée par l’APS, affirmant: «Faux, nous n’avons rejeté aucune plainte contre les autorités algériennes à notre niveau». Pour mieux comprendre les péripéties de cette affaire, vendredi 28 août 2020, deux plaintes visant les autorités algériennes pour violation des droits de l’Homme ont été déposées auprès du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme à Genève. Trois jours plus tard, mardi 1er septembre, l’APS a publié une dépêche selon laquelle «la plainte introduite par des activistes politiques algériens à l’encontre des autorités algériennes avait été rejetée 24h après son dépôt et examen de son contenu par les délégués juristes du Bureau» des contentieux de l’ONU à Genève.

Dans la question du Sahara marocain, face aux coups bas d’un régime algérien aux mains d’une armada de généraux qui s’entretuent pour le pouvoir et ses pétrodollars, la diplomatie marocaine demeure constante, sereine, préférant aux acquis virtuels des acquis réels et solides. Une approche royale qui a permis au Maroc de réintégrer l’Union africaine et de recueillir un large soutien international en faveur de ses droits légitimes inaliénables sur ses provinces du Sud. La reconnaissance américaine de la souveraineté nationale sur le Sahara marocain en est l’illustration la plus éloquente.

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