FAUT-IL IMPOSER L’IMPÔT SUR LA FORTUNE ?

L’ÉTAT JETTE L’ÉPONGE

Le fameux impôt de solidarité sur la fortune s’impose en ces temps de vaches maigres. Le combat vain mené auparavant, visant à l’instaurer, ne doit pas être le même aujourd’hui. Le pays a besoin de ses fortunés, de leur sens de solidarité, de citoyenneté et de loyauté pour faire face à une situation inextricable.

L’heure est très grave. Privés d’aides et criblés de dettes, une large frange de Marocains peinent à joindre les deux bouts. La faim les pourchasse tel un spectre. De nouveaux rangs de chômeurs se créent chaque jour. Des entreprises, notamment de petite taille, ferment. Les mendiants deviennent plus nombreux et plus visibles un peu partout. De nouveaux profils s’adonnent à la mendicité, qui par défaut, qui par nécessité.

A cela s’ajoute la peur d’une contamination et de vivre ainsi la malencontreuse aventure d’hôpitaux qui manquent de presque tout. L’ambiance générale est morose. L’espoir était de mise jusqu’à ce que l’Etat jette l’éponge, annonce sa faillite financière, suspende les aides aux ménages, et se désengage par rapport à l’équipement de nouveaux services et centres d’accueil et de traitement des malades du Covid-19.

En ces temps de vaches maigres, et dans un pays où la population des riches est en constante évolution, le fameux impôt de solidarité sur la fortune refait surface et s’impose de lui-même. Plus que jamais. Ce qui manque, c’est du courage politique pour faire face à un lobbying dur qui a voué à l’échec les deux tentatives visant à l’instaurer de Abdelilah Benkirane ou d’autres, ce qui n’a pas pour autant encouragé son successeur et son «collègue» du parti à refaire l’expérience.

Mais le combat mené auparavant, politiquement motivé, n’est pas le même aujourd’hui. Le pays a besoin de ses fortunés, de leur sens de solidarité, de citoyenneté, d’engagement et de loyauté pour faire face à une situation inédite et inextricable. Quitte à instaurer cet impôt de solidarité uniquement pour les deux ou trois années à venir. Le temps de traverser cette crise sans précédent, cette impasse.

Mettre la main à la poche
Si grâce aux dons (déductibles fiscalement) d’une petite poignée de grandes entreprises le Maroc a pu affronter les conséquences de cette pandémie, économiques et sociales, quatre mois durant, il faut savoir que le pays regorge de centaines de grandes entreprises et de milliers de PME prospères mais aussi de richards qui jouissent de patrimoines immobiliers conséquents. C’est dire qu’il est grand temps de mettre la main à la poche pour aider son pays et ses concitoyens. Le gouvernement actuel manque d’idées… tout court.

Et il l’a démontré à maintes reprises. Le message du discours royal du 20 août 2020 est venu confirmer l’incapacité de l’Etat à continuer à apporter son aide, surtout aux ménages précaires. L’impôt de solidarité n’est plus un choix pour créer l’équilibre et empêcher que la stabilité sociale ne soit vraiment menacée. Cela devient une obligation et un gage de citoyenneté et d’amour pour le pays.

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