Vers une réelle implication des MRE dans l’effort de l'investissement

L’appel de la mère patrie

Les indicateurs des investissements des Marocains du monde dans leur pays d’origine montrent de grands signes de retard. Le discours royal du 20 août s’érige comme un point de départ pour une nouvelle étape où cette catégorie sera amenée à jouer un rôle beaucoup plus important dans l’effort de l’investissement, notamment grâce à une révisions des lacunes existantes.

Après un long parcours de combattant loin du Maroc qu’ils ont quitté depuis des années, voire des décennies pour certaines, plusieurs Marocains résidents à l’étranger (MRE) se retrouvent tentés par l’idée d’investir le fruit de leur labeur dans leur pays d’origine. En 2021, Ils étaient plus de 5 millions d’immigrés d’origine marocaine vivant dans les quatre coins du globe à avoir transféré la somme de 93 milliards de dirhams vers le Royaume. Toutefois, seuls 10% de ce volume est dédié à l’investissement.

Il faut dire que le pari des autorités marocaines sur les MRE pour booster les investissements est loin d’être gagné. Pour enfoncer le clou, la grande enquête sur la migration internationale réalisée par le Haut-Commissariat au plan (HCP) et rendue publique en 2020, indique que seuls 2,9% des Marocains ayant migré, c’est-àdire sans compter ceux nés à l’étranger, ont déclaré avoir réalisé des projets d’investissement au Maroc. Les principaux secteurs d’investissement sont l’immobilier (40,7%), l’agriculture (19%), la construction (16,6%), le commerce (5,5%), la restauration et les cafés (4,5%) et les autres services (6%). Des résultats qui confirment le constat dressé par d’anciennes études, selon lequel les migrants marocains à l’étranger préfèrent investir dans l’immobilier.

Manque d’incitations
D’après la même source, les plus grands obstacles à l’investissement au Maroc, qui se dressent devant ces migrants sont l’insuffisance de capital (38,9%), les procédures administratives compliquées (14,0%), le faible appui financier ou manque d’incitations fiscales (8,6%), la corruption et favoritisme (7,5%), ou encore la faible expérience et formation (5,5%).

Une situation à laquelle les gouvernements successifs et les instances économiques et financières officielles ont essayé sans cesse de remédier, sans pour autant arriver à des résultats concluants. Mais le dernier discours du Roi Mohammed VI, le 20 août, semble marquer un tournant majeur dans les efforts de l’État marocain dans l’encouragement des MRE à investir dans leur pays d’origine.

Le Souverain a ainsi appelé les établissements publics et le secteur national de la finance et des affaires à s’ouvrir davantage sur les investisseurs parmi les membres de la communauté marocaine à l’étranger, et à mettre en place, en leur faveur, des mécanismes efficaces de parrainage, d’accompagnement et de partenariat. Le Roi a par ailleurs adressé un appel aux jeunes et aux porteurs de projets marocains résidant à l’étranger à profiter des multiples opportunités d’investissement offertes par la mère patrie, à tirer le meilleur parti des mesures d’incitation et des garanties que prévoit la nouvelle Charte de l’Investissement.

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