Un identifiant unique pour chaque citoyen

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La métamorphose de l’administration


Le chef du gouvernement plaide pour une réforme de l’administration. Une énième réforme qui risque de rester au niveau de simples promesses si elle ne répond pas réellement aux besoins du citoyen.

Interpellé dernièrement par les membres de la Chambre des conseillers, dans le cadre de la séance mensuelle des questions politiques publiques, Saâd Eddine El Othmani a plaidé pour une mutation de l’administration dans le sens d’une meilleure «relation entre l’administration et le citoyen». Il s’est engagé à agir, notamment, sur les mécanismes de fonction et d’organisation de l’administration. Le tout dans le cadre d’une meilleure rationalisation des ressources humaines et leur valorisation. Parmi les actions promises, le chef du gouvernement a insisté non seulement sur la digitalisation des procédures mais aussi sur l’amélioration de l’accueil des citoyens, via la mise en place d’un système unifié au niveau des services publics. Désormais, le numéro de la Carte d’identité nationale (CIN) ne sera plus suffisant pour identifier les citoyens par l’administration publique.

Le nouvel identifiant que le gouvernement est en train d’élaborer est composé de dix chiffres à l’image de ce qui existe dans certains pays industrialisés. Il permettra, ainsi, de connaître avec plus de précision les citoyens, notamment en matière d’assurance maladie, de retraite, de programmes sociaux et d’autres prestations administratives.

Avant leur généralisation, «la charte d’accueil » et «le cadre référentiel unifié», en cours d’élaboration, seront déployés, dans un premier temps, au niveau de trente administrations. Le cadre référentiel unifié devra se traduire par la systématisation du port de badges par les fonctionnaires. Dans le même sillage, le chef de gouvernement propose d’autres mesures telles que la refonte des modalités de prise de rendez-vous, accompagnée de la généralisation du système des permanences dans les différentes administrations.

Processus de régionalisation
Toujours dans la même logique d’uniformisation des procédures, un seul modèle commun des documents sera demandé aux usagers par l’administration. Un décret est, en effet, en cours d’élaboration pour en finir avec les différences entre divers services administratifs en matière de documents requis. Tout fonctionnaire ne se conformant pas au nouveau système en réclamant d’autres documents sera, dorénavant, considéré comme ayant commis une faute professionnelle.

El Othmani n’a pas manqué aussi de signaler que son gouvernement est en train d’examiner la possibilité de supprimer l’obligation de légalisation des copies de la CIN. De telles mesures, si elles sont effectivement appliquées, ne peuvent que rétablir la confiance que les citoyens ont perdue vis-à-vis de leur administration. Considérée comme un outil de concentration et souvent d’arbitraire du pouvoir entre les mains de quelques bureaucrates, l’administration marocaine est plus que jamais appelée à s’impliquer dans la mise en œuvre effective du processus de régionalisation avancée. Processus proclamé mais non encore réalisé, tant que ladite «charte de déconcentration» n’a pas encore vu le jour. L’amélioration du quotidien du citoyen est, au moins, à ce prix.

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