L'idée saugrenue de l'année

Aminatou Haïdar prix nobel de la paix

Qu’a bien réalisé la séparatiste sahraouie pour être présentée comme candidate à la prestigieuse récompense que remet chaque année le Comité Nobel norvégien?

On aurait cru, d’abord, à une fake news; et pourtant, il semble bien que le Comité Nobel norvégien, ou du moins certains de ses membres, cogiterait l’idée d’attribuer, en octobre 2021, le prix Nobel de la paix à la séparatiste sahraouie Aminatou Haïdar.

Ce ne serait, certes, pas là la première décision tirée par les cheveux dudit comité, lui qui, par exemple, n’a jamais retiré le prestigieux prix décerné en 1991 à Aung San Suu Kyi en dépit de l’implication au moins morale de la femme politique birmane dans le nettoyage ethnique en cours depuis octobre 2016 dans son pays à l’encontre de la minorité musulmane des Rohingyas. Mais il atteindrait sans nul doute, en consacrant Mme Haïdar, un comble.

Car en quoi cette dernière est-elle une femme de paix? Quelle action concrète a-t-elle bien réalisée pour mériter le Nobel? Il suffit juste de se rendre à Laâyoune et plus précisément au très cossu boulevard Al-Qods du chef-lieu du Sahara marocain pour se rendre compte, de visu, de ce à quoi a vraiment servi son soi-disant combat “sans relâche pour qu’une solution politique soit trouvée à l’un des plus longs conflits enlisés au monde”, comme l’écrivait le 31 janvier dans une dépêche l’agence Algérie presse service (APS): une somptueuse villa du plus bel effet achetée au prix fort via les généreuses prébendes piochées directement dans les caisses du CODESA, le pseudo “Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’Homme” qu’elle avait mis en place en 2007. Et qui, surtout, contraste fortement avec les tentes de fortune où, avec son soutien public notamment, le mouvement séparatiste du Front Polisario continue de séquestrer des milliers de Sahraouis marocains dans la région de Tindouf, en Algérie.

Ce dont Mme Haïdar pourrait, soit dit en passant, remercier les autorités marocaines, ou “l’occupant” comme elle aime à cataloguer le Maroc, pays dont elle utilise le passeport pour voyager, la concernée pouvant jouir, dans sa vie de tous les jours, d’une vraie paix et non celle, hypothétique, qu’elle prétend défendre.

Et aussi, du pécule de 480.000 dirhams que l’Instance équité et réconciliation (IER) lui avait remis pour ses quatre ans d’emprisonnement au tournant des années 1990 -les services de l’ancien ministre de l’Intérieur, Driss Basri, avaient commis la bêtise de l’arrêter alors qu’elle ne présentait à l’évidence aucun danger- et qu’elle n’a bien sûr pas refusé.

La mémoire des morts
Si le Comité Nobel norvégien manque de temps, et les restrictions de voyage dues à la pandémie de Covid-19 n’aidant pas non plus, il peut se contenter d’essayer de retrouver sur internet les déclarations de Mme Haïdar au sujet des événements de Gdeim Izik, au cours desquels onze éléments des forces de l’ordre avaient été sauvagement assassinés en novembre 2010 par des séparatistes sahraouis.

Il ne manquerait sans doute pas, alors, de tomber sur des propos légitimant la barbarie et salissant, de fait, la mémoire des morts et, plus généralement, des nombreuses victimes du différend artificiel autour du Sahara marocain. Mais il n’en serait donc pas, de toute façon, à une contradiction près. Et, en cela, il ne diffère pas tellement, au final, de Mme Haïdar elle-même. Ceux qui se ressemblent s’assemblent dit, après tout, l’adage.

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