Pour l’IATA, les prix des billets d’avion pourraient augmenter de plus de 50%

LES COMPAGNIES AÉRIENNES AFFRONTENT UN AVENIR DOULOUREUX APRÈS LE DÉCONFINEMENT

Royal Air Maroc prépare l’après Covid-19 sachant que la levée de l’état d’urgence sanitaire impose à toutes les compagnies aériennes le respect d’un certain nombre de mesures.

La reprise de l’activité aérienne, après le déconfinement, se révèle un véritable casse-tête pour les compagnies aériennes. Déjà lourdement pénalisées par les effets économiques induits par la crise du Covid-19, avec des pertes financières abyssales de l’ordre de 6 milliards de dollars notamment pour les compagnies aériennes africaines, les compagnies aériennes en général affrontent un avenir extrêmement douloureux.

Parmi elles, la compagnie nationale, Royal Air Maroc, qui commence à réfléchir sérieusement à l’après Covid-19 sachant que la levée de l’état d’urgence sanitaire impose à toutes les compagnies aériennes le respect d’un certain nombre de mesures de sécurité sanitaire notamment de distanciation sociale entre les passagers. Mais cette mesure n’est pas sans conséquence directe sur la nouvelle tarification qui sera adoptée.

Selon l’Association internationale du transport aérien (IATA), dont le siège est basé à Montréal, au Canada, la mesure de distanciation sociale pourrait faire grimper le prix des billets de plus de 50%. Soit des billets d’avions qui seraient plus chers alors que le contexte économique ébranlé par la crise du Covid-19 ne s’y prête vraiment pas. L’IATA souligne que s’il est demandé aux compagnies aériennes de laisser le siège du milieu vide, le taux de remplissage des avions tomberait ainsi à 62%.

Difficultés financières
Ce qui représente un chiffre inférieur au seuil de rentabilité d’un vol, qui est fixé à 77%. Mais beaucoup craignent que cette hausse des prix soit une raison économique suffisante pour décourager les gens à réserver leurs billets d’avion. Ce qui aggravera encore les difficultés financières des compagnies. Plusieurs grandes compagnies aériennes étrangères, dont Air France ou encore la compagnie low cost Rayanair, ont déjà lancé des opérations de réservation en attendant l’ouverture officielle des frontières aériennes. Ces opérations de réservation sont destinées à renflouer leurs trésoreries, fortement mises à mal pendant la période de confinement.

Outre ce problème de distanciation sociale avec ses conséquences haussières sur la tarification, d’autres contraintes sont évoquées par l’Organisation de l’avion civile internationale, qui est une agence onusienne. Ainsi, l’OACI prévient ouvertement les compagnies aériennes contre les risques d’une reprise de leurs activités, malgré la levée des restrictions sur les vols. L’OACI s’attend, en effet, à ce que les destinations où persiste l’épidémie ne puissent plus héberger les membres d’équipages entre les vols.

«Cela pourrait entraîner des contraintes sur les limitations obligatoires de temps de vol et de la fatigue des pilotes», constate l’OACI. L’agence onusienne incite ainsi les gouvernements à préparer une évaluation précise des risques et des contraintes qui pèsent sur leurs compagnies pour éviter à celles-ci de sombrer dans le chaos.

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