Se réconcilier avec son histoire, la clé du Maroc futur

A l’heure où triomphe, sous la houlette de la mondialisation, une post-alphabétisation qui semble sacrifier les acquis de notre identité plurielle bâtie à travers un cheminement historique laborieux, nous plaidons pour une citoyenneté librement choisie et assumée. Gage d’un Maroc futur.

Mais cet attachement à cette nouvelle citoyenneté ne saurait nous dispenser de la nécessaire réconciliation avec notre histoire plurielle. Une histoire qui intègre les apports culturels de tous, arabo-islamiques, amazighes, mais aussi les apports de toutes ces autres composantes aussi diverses les unes que les autres : saharo- hassanie, africaines, andalouses , hébraique et méditeranéenne. Une réconciliation qui passe par le fait de se débarrasser une fois pour toutes de cette somme de pensées rétrogrades et de ces schémas d’intolérance ethnique ou religieuse. Schémas qui se logent au fin fond de notre mental collectif.

Beaucoup d’entre nous comptaient sur notre système éducatif pour faire évoluer les esprits. Pendant longtemps, il n’en fut rien. Nos programmes scolaires inculquaient, notamment à nos petits, des formations de travers qui ne les aidaient pas à revisiter leur passé et à l’assumer d’une manière lucide. N’étant pas armé d’un esprit critique nos jeunes n’accordèrent à leur histoire nationale qu’un intérêt mineur.

Sinon aucun, comme ils le vivent actuellement, puisqu’à longueur de journées, ils sont de plus en abreuvés par ces histoires qui pullulent dans réseaux sociaux ou le faux l’emport le plus souvent au vrai. Sans discernement aucun. Discernement qui ne peut provenir que d’une éducation saine. Un éducation qui donne sens.

Dans ce tableau sombre, une lueur semble apparaitre avec l’introduction récente dans nos manuels scolaires du cycle primaire d’éléments de la culture et de l’histoire amazighe ainsi que de la culture et de l’histoire juive. Cette dernière, certes une minorité, mais qui représentait au début du siècle dernier pas moins de 10% de la population marocaine.

Une minorité qui n’en a pas moins joué un rôle important dans les domaines aussi bien économique, diplomatique que culturel de notre pays. Ce vaste projet de réforme des curricula, qui a démarré au lendemain de l’instauration de la constitution de 2011, a mobilisé toute une équipe d’inspecteurs de l’éducation nationale pour concevoir un document prescrivant les modifications urgentes à introduire -notamment dans l’enseignement de l’histoire et de la géographie et dans l’éducation à la citoyenneté- dès septembre 2012, dans les programmes.

Une action poursuivie en 2014 en supprimant dans ces programmes scolaires tout ce qui a été en contradiction avec les principes de la constitution. De nouveaux schémas pédagogiques ont été travaillés en profondeur pour tenir compte de tous les éléments du patrimoine national : amazighe, hébreu, andalou, africain et hassani. Eléments du patrimoine qui appartiennent à tous les marocains

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