Le HCP plaide pour un retour en force de l'etat régulateur

DANS UN DOCUMENT INÉDIT SUR L’ÉCONOMIE MAROCAINE

Le HCP pense qu’il faudrait se focaliser, en particulier, sur trois réformes indispensables pour une inversion de la tendance baissière que connaît notre croissance économique potentielle. Quant à l’endettement, il est à des niveaux gérables.

L’endettement du Maroc ne cesse de soulever des questions importantes vu les niveaux inquiétants auxquels il est arrivé. Des niveaux qui se sont pour le moins aggravés avec la crise du Covid et ses conséquences désastreuses sur l’économie du pays.

Mais si pour certains, l’endettement du Maroc s’est envolé ces derniers temps pour atteindre des niveaux critiques au point de parler d’un surendettement public difficile à rembourser, pour d’autres, cet endettement demeure encore à des niveaux gérables. C’est l’avis exprimé récemment par le Haut Commissariat au plan, qui vient de rendre public un document économique explicatif où il appelle à l’ouverture d’un débat franc et sincère sur cette question plus que jamais d’actualité.

Le HCP, que dirige l’ancien ministre socialiste des affaires économiques et générales Ahmed Lahlimi, estime que l’urgence pour l’Etat marocain d’accélérer la maîtrise de cet endettement doit s’inscrire dans une dynamique de souveraineté économique du pays, appuyée par une volonté politique inégalable.

Diversité des partenaires
Dans ce contexte parmi les plus compliqués que le monde ait connu, le lancement par S.M. le Roi du grand projet de fabrication des vaccins revêt la dimension d’une initiative emblématique de ces prérogatives régaliennes. Sa portée va au-delà de ses objectifs propres. Il se présente comme s’il était le modèle de ce que doit être le contenu du concept de souveraineté économique auquel le message royal l’a associé.

Par la diversité politique et internationale des partenaires dans la joint-venture appelée à réaliser ce projet, ce concept, loin de renvoyer à une notion d’autosuffisance, est plutôt un appel à des politiques publiques dont la décision, toujours souveraine, devrait s’inscrire dans une ouverture sur le monde et une prise en compte de la solidarité régionale et des rapports Sud-Sud.

Dans sa dimension opérationnelle, ce concept implique le retour en force de l’Etat. Un Etat fort de sa légitimité historique, populaire et constitutionnelle. Toujours stratégique. Toujours régulateur. Mais plus résolument développeur. Initiateur de partenariats avec les capitaux privés, nationaux ou internationaux, les collectivités territoriales et les organisations de la société civile dans des jointes-venture de toutes dimensions.

Le HCP, en ce qui le concerne, pense qu’il faudrait se focaliser, en particulier, sur trois réformes indispensables pour une inversion de la tendance baissière que connaît notre croissance économique potentielle. Ces travaux portent sur trois facteurs endogènes à l’origine de cette baisse qui plombe la productivité de l’économie nationale, à savoir la problématique de l’emploi et du chômage dans la période post-Covid, celle du secteur dit informel et celle enfin de leur impact sur les inégalités sociales et territoriales au Maroc.

L’analyse pertinente de ces trois problématiques constituera, ainsi, pour les experts du HCP, un cadre de référence pour la fixation d’objectifs économiques appuyés par d’éventuelles mesures à mettre en oeuvre, notamment dans le cadre de la prochaine Loi de Finances 2022.

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