Hamid Chabat veut récupérer "sa" mairie à Fès

CAMPAGNE ÉLECTORALE AVANT L'HEURE

Depuis près de trois ans, Hamid Chabat a quitté, discrètement, le pays pour aller s’installer en Turquie et en Allemagne, tout en continuant à percevoir tous les avantages d’un parlementaire.

La politique au Maroc est un cas d’école. La dernière sortie médiatique de Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, où il a taclé de manière virulente l’hypocrisie, la manipulation et le populisme des politiciens est on ne peut plus claire et tombe à pic. «Les Marocains ne vous font plus confiance», leur a-t-il lancé sans ambages ni détour. Et il a raison.

On dirait qu’il s’adressait à Hamid Chabat, l’une des figures de cette scène politique marocaine sclérosée et dépassée. Parlementaire depuis une éternité, ancien chef d’un parti politique et d’une puissante centrale syndicale, ancien maire de la ville de Fès de 2003 à 2015, l’homme a été débarqué de tous ces postes, sauf du parlement. La population de Fès l’a débarqué de la mairie, Nizar Baraka du secrétariat général du Parti de l’Istiqlal et Ennaâma Miyara de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM). Depuis près de trois ans, Hamid Chabat a quitté, discrètement, le pays pour aller s’installer en Turquie et en Allemagne, tout en continuant à percevoir tous les avantages d’un parlementaire.

Pire, fin 2020, les Marocains ont été surpris de la revoir sous la Coupole, après de longues vacances à l’étranger. Il est revenu en catimini, comme pour son départ, sans trop faire de bruit, tout en organisant son retour fracassant. Objectif: reprendre les rênes de la mairie de Fès après le vote-sanction en 2015. Un vote qui a permis au Parti de la justice et du développement (PJD) de gagner les élections. Au bout de 6 ans, ce parti a également brillé par son manque de compétence.

Rappelons que les 12 années de Chabat à la tête de la ville spirituelle ont été ponctuées par d’innombrables échecs, sans parler des soupçons de corruption, de passation frauduleuse de marchés, de cession de terrains de la commune de manière douteuse…

Des casseroles qui n’auraient pas calmé les ardeurs et ambitions de Chabat. Il s’est lancé avant tout le monde et de manière illégale, dans une campagne électorale avant l’heure, au vu et su des autorités, sans que ces dernières ne daignent bouger le petit doigt.. Il multiplie ses sorties médiatiques et renforce sa présence sur les réseaux sociaux. Ses sorties dans les quartiers populaires de Fès sont largement médiatisées. Entre accolades, rassemblements et non port du masque, Chabat ne serait pas concerné par les mesures sanitaires imposées aux Marocains.

Le Parti de l’Istiqlal n’a pas tardé à réagir. Le parti, qui refuse de lui octroyer la fameuse accréditation pour se se présenter aux prochaines élections, a carrément dissout toutes les structures et instances du parti dans la ville, lui barrant ainsi la route. Une décision qui ne respecterait pas le règlement intérieur du parti, selon Chabat qui crie au complot et appelle les militants à libérer le parti de la tyrannie. Rien que ça. Il adopte la posture préférée des islamistes: la victimisation, le chantage et les menaces.

Hamid Chabat est l’exemple de ces politiciens dont le Maroc n’a plus besoin. Ces politiciens qui ont fait sortir Abdellatif Jouahri de ses gonds. Le Maroc, Fès, n’ont besoin ni de Azami, ni de Chabat ni de ces partis et ces sexagénaires qui n’apportent aucune valeur ajoutée à la communauté. Fès a besoin de renouveau, de jeunes, de gens intègres et honnêtes. Le Maroc a besoin de gens sérieux!.

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