Hamdi Ould Rchid prend le contrôle du Comité exécutif du Parti de l'Istiqlal

Nizar Baraka et Hamid Ould Rchid avec des membres de la direction du parti.

Le tombeur de Chabat


Aucun proche de Hamid Chabat ni du groupe Kihel n’a été élu au secrétariat général du parti de l’Istiqlal. L’alliance Ould Rchid- Kayouh a tout raflé...

L’élection du secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, samedi 7 octobre 2017, a été suivie de celle des membres du Comité exécutif. Si la première a permis à Nizar Baraka d’être porté au poste de secrétaire général du parti avec une majorité écrasante, celle des membres de la direction du parti est allé dans le même sens, à savoir celui de consacrer Hamdi Ould Rchid comme étant l’homme le plus puissant de l’Istiqlal. Celui qui a fait campagne pour M. Baraka contre le secrétaire général sortant, Hamid Chabat, n’a eu aucun mal à faire passer la liste qu’il a proposée pour le Comité exécutif, à l’exception d’un seul candidat. Autrement dit, sur 28 membres, 27 membres de la liste attribuée à M. Ould Rchid, et qui a circulé depuis, ont été élus au Comité exécutif. D’ailleurs, personne n’a été surpris du score (710 voix sur 1.200) réalisé par le même Ould Rchid, suivi de Noureddine Modiane, que Ould Rchid avait imposé pour présider les travaux du 17ème congrès.

Le poids de la personne
Il faut dire en passant que le député de la région d’Al Hoceima a été à la hauteur durant les deux manches du congrès. D’ailleurs, le score réalisé par M. Modiane, 664 voix sur l’ensemble des membres du Conseil national, en dit long sur le poids de la personne et du respect dont il a toujours joui. Viennent ensuite, notamment, Mohamed Saoud, Istiqlalien de Tanger, opposant farouche de M. Chabat, Abdelouahed El Ansari, avocat et juriste en chef du parti, qui, à plusieurs reprises, s’est élevé contre M. Chabat. Surtout on retiendra dans la liste deux noms qui avaient défrayé la chronique à cause des problèmes qu’ils ont eus avec le secrétaire général sortant.

Il s’agit de Karim Ghellab et Yasmina Baddou, tous deux anciens ministres et députés membres du Comité exécutif sortant. M. Chabat les avait suspendus et c’est sur décision de justice qu’ils ont pu récupérer leurs postes au sein de l’instance décisionnelle du parti. Leur revanche a donc été claire ce dimanche lors de la proclamation des résultats.

Comme par hasard, les deux ont eu le même nombre de voix: 499 pour M. Ghellab dans la liste générale et 499 voix pour Mme Baddou dans la liste des femmes. Et, comme un malheur n’arrive jamais seul, Chabat a perdu son poste de secrétaire général et son fils, Nidal, a perdu la course au Comité exécutif au titre de la liste des jeunes.

Un ennemi juré de M. Chabat, Niem Miara, actuel secrétaire général de l’UGTM, syndicat pro-istiqlalien, qui a délogé Kafi Cherrat de ce poste, a été élu membre du Comité exécutif du parti. M. Miara, originaire des provinces du Sud, a des liens de famille avec M. Ould Rchid. Un autre proche de ce dernier, Mohamed Ould Rchid, s’est, lui, classé premier dans la liste des jeunes, avec 538 voix.

Un ennemi juré
Le plus surprenant dans le nouveau Comité exécutif du Parti de l’Istiqlal, c’est l’échec des représentants de “la troisième voix”. Un groupe qui a cru pouvoir se trouver une bonne place, profitant de la guerre Chabat- Ould Rchid. Jusqu’au samedi 7 octobre, ils espéraient avoir une présence respectable au sein du Comité exécutif. Ni notre confrère Abdellah Bekkali, avec 291 voix, ni Abdelkader El Kihel, et ses 328 voix, ou encore Adil Benhamza, porte-parole du Comité exécutif sortant, qui n’a eu que 275 voix, n’ont pu accéder au Comité exécutif. Abdelilah El Bouzidi, a, lui, créé la surprise en se plaçant 15ème sur la liste générale, avec 437 voix alors qu’il ne faisait pas partie de la liste Ould Rchid.

L’ancien ministre Abdessamad Kayouh, qui a mené la guerre à M. Chabat, a gagné son siège dans la même liste avec un score assez respectable (519 voix) et sa soeur Zineb, elle aussi, est devenue membre du Comité exécutif en arrivant deuxième dans la liste des femmes, avec 556 voix, juste derrière Khadija Zoumi, qui a eu 574 voix.

La famille Hjira retrouve sa place dans la direction du parti, en la personne de Omar Hjira, élu au titre de la liste générale, alors que son frère, ancien ministre et ancien président du conseil national, Taoufik, a préféré prendre ses distances par rapport au parti.

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