Menace de guerre du polisario: Info ou intox?

Selon son chargé “diplomatique”, le mouvement séparatiste est prêt à signer des accords de défense mutuelle avec des pays reconnaissant la pseudo “RASD”.

L’isolement dans lequel se trouve depuis quelque temps le Front Polisario, illustré notamment par la sommation dont il a fait l’objet ce 21 octobre 2020 de la part du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, en personne de retirer ses éléments de la zone tampon de Guergarat, semble de plus en plus amener les dirigeants du mouvement à envisager les options les plus radicales pour parvenir à leurs visées séparatistes.

Même celle proférée par son soi-disant chargé “diplomatique”, Mohamed Salem Ould Salek, de la menace sur les ondes d’Alger Chaîne 1 de reprendre les armes et ainsi de briser unilatéralement le cessez-lefeu établi en septembre 1991 sous les auspices de la communauté internationale. L’ancien secrétaire général du Polisario, Mohamed Abdelaziz, décédé en mai 2016, avait certes lui aussi, en son temps, commencé à adopter un discours belliqueux à partir de juillet 2014, à l’occasion d’un déplacement qu’il avait effectué en Égypte, et le front s’est même permis, depuis lors, d’effectuer plusieurs exercices militaires, non sans essuyer de nombreuses critiques de par le continent.

Nouveauté toutefois: il ne serait, cette fois, pas seulement question d’attaquer le Royaume seul, mais de s’appuyer aussi sur des pays tiers, sur la base d’“accords de défense mutuelle” (sic) que signerait la pseudo “République arabe sahraouie démocratique” (RASD), au nom de laquelle le Polisario revendique la partie du Sahara marocain anciennement colonisé par l’Espagne. “Les Sahraouis comptent suffisamment de pays et de peuples amis en Afrique et ailleurs dans le monde avec qui il est possible de conclure des accords de défense mutuelle,” a-t-il clamé.

Discours indécent
Référence, bien sûr, à la trentaine de pays qui reconnaissent encore la pseudo “RASD” et parmi lesquels on peut trouver, en plus bien sûr de l’Algérie, l’Afrique du Sud et ses États clients de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). Et c’est Pretoria qui, justement, est vue comme la plus susceptible de signer de tels accords, surtout que le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, avait été plus ardent même que son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune à soutenir le Polisario au cours de la dernière assemblée générale de l’ONU -le locataire de Mahlamba Ndlopfu avait même osé le parallèle entre les Sahraouis et les Palestiniens, dans un discours considéré par de nombreux observateurs comme “indécent” dans son propos.

L’Algérie, elle, n’a tout simplement pas la possibilité constitutionnelle d’intervenir, sauf menace directe envers elle, en dehors de ses frontières. La chose pourrait, ceci dit, changer avec la réforme de la loi fondamentale en cours, avec notamment le référendum prévu le 1er novembre, et dont l’un des points essentiels a justement trait au feu vert qui sera dans le futur donné à cet égard à l’armée algérienne.

Et il faut dire que cette dernière a pour chef d’état-major, depuis décembre 2019, le général de corps d’armée Saïd Chengriha, qui avait notamment défrayé la chronique en mars 2016 après que la chaîne Médi 1 TV eut révélé un enregistrement où il menaçait de s’attaquer, du temps où il commandait la région militaire III, au Maroc pour “restaurer la souveraineté du peuple sahraoui frère sur ses terres injustement spoliées”. Le temps donc pour lui de passer à l’action?.

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