Grève nationale des médecins privés : Un mouvement largement suivi

Les syndicats représentatifs des médecins du secteur privé menacent de poursuivre leur mouvement d’humeur si le ministère de la Santé reste sourd à leurs revendications.

Les médecins du secteur privé mettent leur menace à exécution. Ils ont organisé, jeudi 20 janvier 2022, une grève nationale pour dénoncer le montant de leurs cotisations à l’Assurance maladie obligatoire (AMO) pour les travailleurs indépendants. Un mouvement d’humeur, qui, visiblement a été largement suivi.

«La grève nationale des médecins et cliniques privées a connu un taux de participation de 80% au niveau national et dans toutes les villes. Dans certaines villes, ce pourcentage variait entre 90 et 100%», indique un communiqué des organisateurs.

Cinq organisations syndicales, à savoir le Collège syndical national des médecins spécialistes du secteur privé, le Syndicat national de la médecine générale du secteur privé, le Syndicat des médecins du secteur privé, l’Association nationale des cliniques privées et la Fédération nationale des dentistes et chirurgiens dentistes du secteur privé, avaient appelé à l’organisation de cette grève pour pousser le gouvernement à satisfaire leurs doléances.

«Nous sommes prédisposés à tenir une grève nationale le 20 janvier prochain, dont l’impact pourrait être très lourd sur les citoyens, notamment dans le contexte actuel marqué le Covid-19», menaçait déjà Dr. Badreddine Dassouli, président du Syndicat national des médecins du secteur libéral (SNMSL), lors d’une conférence de presse organisée par le collectif le 7 décembre 2021 à Casablanca.

Beaucoup de Marocains en ont bien évidemment souffert et souhaitent vivement qu’une solution soit trouvée. Cette «protestation concernant les cotisations au financement de l’assurance maladie n’a pas empêché de prendre en charge les cas urgents, qui ont été dirigés vers un certain nombre de cliniques privées», précise le communiqué.

Réviser le montant des cotisations
Concrètement, ces blouses blanches veulent que le gouvernement révise les montants de leurs cotisations à l’Assurance maladie obligatoire (AMO), qu’ils jugent élevés par rapport à d’autres professions. D’après le décret 2.21.290 sur l’élargissement de la couverture sociale aux travailleurs indépendants, en vigueur depuis le 1er décembre 2021, les revenus forfaitaires sur la base desquels les cotisations à l’AMO et au régime de retraite sont calculés doivent représenter quatre fois la valeur du SMIG pour les médecins généralistes, 5,5 fois pour les spécialistes et trois pour les pharmaciens.

Des montants jugés exorbitants par ces médecins. «Sur 12.000 médecins du secteur privé, à peine 2.000 à 3.000 ont la possibilité de payer ces montants. Les autres ne seront pas solvables, ce qui entraînera un déficit au niveau de la caisse», avait déclaré Dr. Dassouli.

Lors d’une assemblée générale organisée le mercredi 12 janvier 2022, les représentants de ces cinq organisations ont menacé de poursuivre leur mouvement d’humeur si le ministère de la Santé reste sourd à leurs revendications.

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