Le personnel de santé est en colère contre le refus du gouvernement et du ministère de la Santé d’ouvrir un dialogue avec eux. Ils réclament un allégement des conditions de travail. Le point avec El Mountadar Alaoui, président du Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP).
Après une courte trêve, les médecins, pharmaciens et techniciens de santé reviennent à la charge. N’ayant pas obtenu gain de cause et face au mutisme du ministère de la Santé, le personnel de santé a entamé une grève de 48 heures, les 25 et 26 mai 2021, à l’exception des services d’urgence. «Nous ne voulions pas en arriver là, mais nous étions obligés de mettre nos menaces à exécution, face au silence incompréhensible du gouvernement. Nous avons envoyé 4 correspondances au ministère de la Santé depuis mars 2021 qui ont toutes été ignorées. Ils n’ont ouvert aucune voie pour le dialogue et n’ont aucune volonté de le faire», nous déclare El Mountadar Alaoui, président du Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP).
Absence de reconnaissance
Les grévistes demandent une mise en oeuvre de l’accord conclu avec le ministre de la Santé le 6 août 2020, portant sur plusieurs revendications. «Nous avons également émis notre souhait au ministère d’alléger la charge de travail du personnel de santé au vu de l’amélioration de la situation épidémiologique. Nous travaillons encore comme au début de la crise sanitaire. Nous avons demandé à être dispensés du travail les journées du samedi. Plusieurs médecins n’en peuvent plus à cause de la pression et de la surcharge. De plus, ils n’ont pas pris de vacances depuis un an et demi», s’insurge M. Alaoui.
Fidèle à son mutisme, le gouvernement refuse d’écouter les représentants syndicaux du personnel de santé. Et c’est cette attitude et cette absence de reconnaissance qui met davantage en colère les blouses blanches. En tout cas, le président du Syndicat indépendant des médecins du secteur public ne compte pas baisser les bras. Le Syndicat entamera un nouveau round de son programme de manifestations initié depuis plus de 4 ans. Des grèves, sit-ins et marches sont prévus par le personnel de santé dans toutes les régions du pays.
Rappelons que la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD) a pointé du doigt les conditions de travail difficiles du personnel de santé, l’absence de motivation et les maigres salaires. Dans son rapport, la CSMD a recommandé de mettre en place un statut particulier pour les professionnels de santé permettant de réviser le régime de rémunération à la hausse et de l’indexer sur la qualité et le rendement. «A terme, ce système devrait aboutir à une homogénéisation des schémas de rémunération des personnels de santé dans le public et le privé et résorber les distorsions actuelles, qui ne favorisent pas la motivation du personnel de santé au sein de l’hôpital public», lit-on dans le rapport de la CSMD.