Gouvernement Akhannouch: La majorité se dessine

Le président du RNI a désormais de nombreuses cartes en main pour pouvoir mettre en place sa majorité.

Le Parti authenticité et modernité (PAM) est donc partant pour participer au gouvernement que le président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, a été chargé de former. Mais aussi le Parti de l’Istiqlal (PI). Et l’Union socialiste des forces populaires (USFP): coup sur coup, ces trois partis ont, comme on l’a vu, respectivement réuni ces vendredi 17, samedi 18 et dimanche 19 septembre 2021 leurs conseils nationaux pour se prononcer sur le premier round de consultations que leurs chefs avaient mené dans la journée du lundi 13 septembre 2021 avec M. Akhannouch.

Consultations au cours desquelles le secrétaire général du PAM, Abdellatif Ouahbi, avait notamment confié avoir reçu des “signes positifs” du Chef du gouvernement désigné, tandis que celui du PI, Nizar Baraka, avait littéralement parlé d’une “offre” soumise à sa discrétion; ce qui avait fait dire aux observateurs que l’on était vraisemblablement en train de se diriger vers une majorité RNI-PAM-PI, c’est-à-dire les trois partis arrivés, dans l’ordre, premiers des législatives du 8 septembre 2021, avec 102, 87 et 81 députés.

En tout cas, si tel est le souhait de M. Akhannouch, il a donc maintenant le moyen de l’exaucer; encore faut-il que ce soit véritablement le cas, ce dont on ne sait rien vraiment encore pour le moment. Car certains avancent que les “signes positifs” auxquels avait par exemple fait référence M. Ouahbi n’avaient peut-être finalement trait qu’au choix des présidents des communes et des régions, pour lesquels le PAM, le RNI et le PI se sont effectivement alliés, se mettant à chaque fois d’accord sur un seul et même candidat et arrachant par là même cinq conseils régionaux pour le premier cité, quatre pour le deuxième et trois pour le troisième.

Mais dans le communiqué rendu public le 17 septembre 2021 par le conseil national du PAM, on parle bel et bien, et ce à l’instar du PI, d’“une offre de participation du Parti authenticité et modernité dans le prochain gouvernement”, en soulignant bien que celle-ci aurait été faite par M. Akhannouch.

Offre de participation
En outre, ce même communiqué insiste sur le fait que M. Ouahbi représente le parti en tant que ministre, d’aucuns l’annonçant d’ores et déjà à la tête du département de la Justice -tandis que par exemple la présidente du conseil national du PAM, Fatima Zahra Mansouri, hériterait de l’Aménagement du territoire national et le député Mehdi Bensaid de la Jeunesse, sur un total de cinq portefeuilles que se verrait accorder la formation.

Quid alors de l’USFP, dont le porte-voix médiatique, le quotidien Al-Ittihad Al-Ichtiraki, avait appelé dans l’éditorial de son édition du 16 septembre 2021 M. Akhannouch à faire l’impasse sur le PAM (sans le citer nommément, toutefois)? Tenterait-elle en vérité de forcer la main de M. Akhannouch et ainsi pouvoir figurer dans le gouvernement?

Eventuellement, dans la mesure où à l’instar aussi du Mouvement populaire (MP) et de l’Union constitutionnelle (UC), c’est elle qui a semblé la plus demandeuse, mettant en avant, au cours des consultations avec M. Akhannouch, “les efforts déployés par le [RNI et l’USFP), conformément aux hautes orientations royales, en vue de servir le pays”, comme l’a déclaré son premier secrétaire, Driss Lachguar. M. Akhannouch a, quoi qu’il en soit désormais, de nombreuses cartes à jouer.

Articles similaires