Ghosn dénonce un coup monté et décide de laver son honneur


L'ex-PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, répond à des journalistes lors d'une 
conférence de presse à Beyrouth, le 8 janvier 2020 - Ph:AFP

L'ancien PDG de Renault-Nissan Carlos Ghosn a dénoncé mercredi un "coup monté" contre lui et s'est dit décidé à "laver son honneur", lors de sa première apparition publique à Beyrouth depuis sa fuite rocambolesque du Japon, où il est accusé de malversations financières.

Devant un parterre de quelque 150 journalistes méticuleusement choisis par son équipe de communication, le capitaine d'industrie déchu, théâtral et doigt accusateur, l'a proclamé: "présumé coupable" par le système judiciaire japonais dès son arrestation en 2018, il n'avait "d'autre choix" que de fuir face à des accusations "sans fondements".

"J'étais otage" au Japon, a-t-il ajouté, arguant de son "innocence".

M. Ghosn, 65 ans, qui fait l'objet de quatre inculpations au Japon, a dénoncé la "collusion, partout" entre le constructeur Nissan et le procureur japonais, particulièrement au sujet de son arrestation, "un coup monté" selon lui alors qu'il s'apprêtait à organiser une fusion entre Renault et Nissan.

"J'ai été arraché à ma famille et mes proches", a dénoncé, débout et gesticulant, Carlos Ghosn, qui s'exprimait pour la première fois depuis son arrivée surprise le 30 décembre au Liban.

Interpellé en novembre 2018 à la descente de son jet au Japon, l'homme d'affaires, détenteur des nationalités française, libanaise et brésilienne, avait été libéré sous caution en avril 2019, au terme de 130 jours d'incarcération.

Assigné à domicile, il avait interdiction de quitter le Japon dans l'attente de son procès mais aussi de contacter son épouse Carole, visée par un mandat d'arrêt japonais pour "faux témoignage".

"Je n'ai pas fui la justice, j'ai échappé à l'injustice et à la persécution", a-t-il martelé en anglais, après un préambule décliné en arabe et en français également --toujours aussi combatif, il a continué à répondre longuement aux questions de la presse après sa prise de parole initiale de près d'une heure.

Durant celle-ci, il a assuré qu'il se présentait devant les médias du monde entier pour "laver son honneur", tandis que des documents défilaient derrière lui pour soutenir son propos.

Selon lui, ses avocats lui ont dit qu'il risquait d'attendre cinq ans avant le verdict de son procès, une manière pour lui de justifier encore son statut de fugitif.

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