"From Startupper to Cancer Fighter", de Hamza Aboulfeth

Vis ma vie d'entrepreneur

À 34 ans seulement, le patron de "Genious Communications" a tout vécu ou presque, des affaires au cancer. Il sort un livre pour y revenir, avec l’ambition affichée d’inspirer.

“Inhabituel”, certes, pour un jeune homme de 34 ans de sortir son autobiographie, comme le signale Hamza Aboulfeth dans le communiqué annonçant la publication, ce 10 octobre, de From Startupper to Cancer Fighter. Mais c’est, en fait, le parcours du concerné lui-même qui est inhabituel et qui, de fait, rend la décision de le retracer sous forme de livre logique et même souhaitable, surtout dans la période de sinistrose actuelle due à la pandémie de Covid-19: entrepreneur aux mille facettes -il a notamment fondé “Genious Communications”, le numéro 1 de l’hébergement web au Maroc, ainsi que la chaîne de restaurants Food On Demand (FOD), puis, à 30 ans seulement, cancéreux, M. Aboulfeth a, en si peu de temps, vécu autant que d’autres en éprouveraient au bout de plusieurs réincarnations seulement.

“Si je suis toujours en vie à 68 ans, peut-être que j’écrirai une deuxième autobiographie qui résumerait la deuxième saison de ma vie,” s’amuse-t-il. Natif de Marrakech en 1986, M. Aboulfeth est d’abord un adolescent qui déteste l’école. “Ce n’était pas seulement une haine superficielle, mais une haine profonde et sévère,” écrit-il dès les premières lignes de From Startupper to Cancer Fighter, qu’il a choisi de rédiger en anglais pour toucher également le public étranger les versions arabe et française devraient, elles, être publiées l’année prochaine.

Mais il a l’entrepreneuriat dans le sang. C’est ainsi que dès l’âge de 15 ans, il se lance dans les affaires, d’abord dans l’illégalité en roulant sa bosse dans le hacking. Puis, rapidement, il met en place Genious, contraction de “genius”, génie, et “ingenious”, ingénieux. Il a 17 ans seulement, ses dents rayent déjà le parquet. Il n’en abandonne pour autant pas les études, et, bac en poche, il se retrouve en France, plus par besoin d’émigrer que vraiment par ambition universitaire, comme lui-même le reconnaît.

Il y fréquente EFFICOM Lille et, après un BTS et “quelques kilos en trop” à force de passer la journée à travailler devant son ordinateur et de pizzas, il est deux ans plus tard de retour au Maroc, décidé à en découdre. L’aventure “Genious” prend son plein essor et, à 27 ans seulement, M. Aboulfeth se retrouve hajj -il fait, en 2013, le pèlerinage à La Mecque- et patron d’une entreprise pesant plusieurs millions de dirhams.

Mais c’est là que le sort décide de s’en mêler. Un jour, M. Aboulfeth, qui s’est engagé dans un programme d’entretien physique pour garder la forme après ses excès français, fait son jogging habituel, et après deux minutes seulement il se sent fatigué. Le lendemain, il se réveille avec une boule dans le cou. Son épouse, avec qui il vient d’avoir l’année précédente une petite fille, s’inquiète et le pousse à aller chez le médecin. Le verdict est sans appel: M. Aboulfeth a le lymphome de Hodgkin. Heureusement, la maladie est aujourd’hui du passé, et si M. Aboulfeth tient à souligner une chose, c’est cette vérité que n’aurait sans doute pas reniée Marc Aurèle: "Dans la vie, les choses se passent tout autour de nous, et la seule chose que nous pouvons contrôler est notre propre réaction".

Articles similaires