La FRMF a oublié de miser sur la formation

On achève bien les champions

Responsable des équipes nationales de football, la FRMF a failli notamment en ce qui concerne la formation des jeunes joueurs locaux.

Cela ne vous aura certainement pas échappé, la sélection nationale ne comptait que 4 joueurs formé au Maroc lors de la CAN 2019 contre 16 joueurs locaux en 1998. En clair, dans le système actuel, un joueur né dans le Royaume n’a que très peu de chances d’accéder aux Lions de l’Atlas. Aujourd’hui, le football marocain présente deux visages. Celui glorieux des équipes de Botola qui raflent tout sur leur passage grâce notamment aux succès continentaux des deux clubs casablancais, le Wydad et le Raja. De l’autre, une équipe nationale sans relief accaparée par les talents binationaux et qui vient de se faire sortir lamentablement en huitièmes de finale de la CAN. Nos Lions ont failli malgré un budget colossal alloué par la FRMF pour se préparer dans les meilleures conditions alors que nos joueurs locaux ont remporté le CHAN en 2018 avec beaucoup moins de moyens financiers. Alors pourquoi les Lions de l’Atlas n’incorporent- ils pas plus de joueurs issus de notre championnat national? La réponse se trouve dans les catégories de jeunes et les centres de formation. La FRMF a dépensé plus de 3 milliards de dirhams depuis que Fouzi Lekjaa a pris les rênes de la Fédération. Mais seulement une petite partie de ce pactole, soit 150 millions de dirhams, a été redirigé vers la création ou la réhabilitation des infrastructures sportives du pays et les académies régionales de football.

Un budget colossal
Malgré la création de l’Académie Mohammed VI en 2008 suite à une volonté royale, le football marocain n’a pas su capitaliser sur cette structure nationale qui s’aligne sur les modes de gouvernance en vigueur dans les clubs de football partout dans le monde. A caractère social, l’académie a pour ambition de détecter les meilleurs joueurs toutes catégories sociales confondues, ce qu’elle fait à travers un réseau de détecteurs permanents présents dans chaque région du pays. Celle-ci propose également une école de football pour les 6-12 ans, école qui compte 800 élèves. Quelques pépites sont bien sortis de l’Académie comme Youssef En-Nesyri, l’attaquant de l’équipe nationale, pour lequel Malaga a payé 125.000 euros lors de son transfert dans le sud de l’Espagne en 2015 mais pour le reste, c’est le calme plat. Heureusement, un partenariat a été noué avec l’équipe professionnelle de Malaga, en deuxième division espagnole. En 2015 et 2017 respectivement, Hicham et Abqar ont été les dernières pépites à avoir intégré la formation andalouse. Il y a quelques jours Malaga a rendu officiel la venue de trois nouveaux joueurs issus de l’Académie Mohammed VI, Mehdi Mouatassim, Achraf Gharib et Omar El Amrani, pour renforcer leur centre de formation en attendant mieux.

La qualité des joueurs est également mise en cause. Il n’y a qu’à jeter un oeil sur les résultats des sélections chez les jeunes pour s’en convaincre. Deux coupes d’Afrique ont eu lieu cette année pour les Lionceaux. Les U17 ont fini derniers de leur groupe en Tanzanie, et les U20 n’étaient pas présents au Niger. Les U23 ont eux échoué à se qualifier sur le terrain pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 avant d’être repêchés par la CAF après une erreur administrative de la République démocratique du Congo. Alors que la formation des jeunes Marocains est un chantier prioritaire, la FRMF s’est séparée de son DTN Nasser Larguet au mois de mai 2019. Si ce dernier a rapidement retrouvé un poste à l’Olympique de Marseille, le poste de DTN reste, lui, toujours à pourvoir.

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