Le fqih violeur d'enfants


Agé de 44 ans, il abuse de sept filles âgées entre 7 et 12 ans


Les habitants du douar Bah Laouane plaçaient en Laarbi, un fqih de 44 ans, une confiance aveugle. Choisi par les habitants du Douar depuis 2004, il est sensé initier leur progéniture aux enseignements de l’islam. Sauf que le fqih se révèle être un violeur

Un fqih du Douar de Bah Laouane, dans la région de Marrakech, a été écroué, le vendredi 25 mai 2018, pour motif de viol. Une dizaine de famille touchées dans leur honneur par le fqih de 44 ans ont livré leurs témoignages aux enquêteurs de la gendarmerie royale après que le mis en cause ait été placé en garde en vue.

Ce dernier aurait abusé de la candeur de jeunes filles âgées de 7 à 12 ans. Un fqih qui a officié à la mosquée du douar depuis 2004. Ayant fait son apparition en 1998, il quitta les lieux pour refaire son apparition 6 ans plus tard à la demande des gens du douar.
Les parents parlent d’une lourde trahison. Ceux-ci étaient aux petits soins avec ce fqih, dénommé Laarbi. Un fqih dont ils avaient pourvu aux besoins, des plus rudimentaires aux plus coûteux. «On lui a même acheté un terrain, puis subvenu aux frais de son mariage», dit le père d’une victime. Celui censé transmettre les enseignements de l’islam était doublé d’un abuseur sans foi ni loi.

Le commerce de la religion
Pour arriver à ses fins, sa technique, selon les témoignages des parents, reposait sur le fait de demander à sa victime, et pour l’isoler du groupe, de lui laver sa vaisselle, de nettoyer le parterre, ou d’aller lui chercher son téléphone portable qu’il cachait si bien. Là, le fqih la rejoint, abuse d’elle, la conforte avec une datte à l’issue de son acte ignoble, puis lui demande silence. Les victimes n’ont, selon les parents, fait aucune allusion à cet abus durant toutes ces années.

Qu’est-ce qui a révélé cette affaire au grand jour? Il s’en est fallu qu’une ancienne élève, âgée aujourd’hui de 17 ans, se soit enfuie de chez ses parents à sa demande de mariage. Une fille qui d’abord a tenté de mettre fin à sa vie trois fois de suite. Tentatives échouées, elle fait une fugue laissant derrière elle ses parents rongés par l’inquiétude mais aussi par les questionnements. Pourquoi a-t-elle fait cela? Retrouvée à la gare Oulad Ziane, la fille crache le morceau. Elle avoue avoir été violée par le fqih en 2010. C’est alors que l’inquiétude gagne du terrain. Les témoignages tombent les uns après les autres, appuyés de certificats médicaux faisant état des abus.

Des abus récents auraient eu lieu au mois de mai 2018. Les parents n’en reviennent pas. Un fqih faisant commerce de religion pour donner bonne figure, bigot et sans scrupule, qualifié par l’un des parents d’un loup dans une bergerie. Des parents à jamais sceptiques: «Désormais, je ne ferai plus confiance à aucun fqih, aussi pieux qu’il puisse être», dit l’un des parents. Une colère entendue par le procureur général près la cour d’appel, confiée au juge d’instruction pour un examen approfondi. Une première audience est fixée au 26 juin 2018.

Des associations, telles que Touche pas à mon enfant, n’ont pas manqué de monter au créneau pour dénoncer ce crime sans nom. Appelant à une vigilance accrue quant à ce phénomène. Rappelons que le fqih n’est pas placé sous l’autorité du ministère des Habous et échappe ainsi à tout contrôle. Il peut donc facilement devenir une menace.

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