La vision royale pour le développement du Maroc concerne tous les domaines, y compris le sport. L’Académie Mohammed VI de football en est l’exemple parfait. Treize ans après son inauguration, cette entité de formation a été au centre des exploits footballistiques marocains en 2022 et 2023.
Durant ces douze derniers mois, le nom du Roi s’est invité à plusieurs reprises sur les plateaux des grandes chaînes étrangères et dans les manchettes des plus prestigieuses publications, notamment sportives. Et pour cause, l’Académie Mohammed VI de football, ce centre de formation inauguré par le Souverain en mars 2010 à Salé près de Rabat, dont les lauréats ont mené le Maroc en 2022 et en 2023 à plusieurs exploits historiques, dans toutes les catégories d’âge et lors de différentes compétitions régionales, continentales et même internationales. Parmi ces exploits, l’arrivée des Lions de l’Atlas jusqu’en demi-finales de la Coupe du monde qui s’est déroulée au Qatar du 20 novembre au 18 décembre 2022, devenant ainsi les premiers représentants d’une nation africaine à aller aussi loin dans la plus grande compétition sportive de la planète.
Souveraineté footballistique
Mais comment ont-il réussi à faire ça? Voilà la question que la presse mondiale se posait. En fouillant un peu plus dans le parcours professionnel des joueurs de Walid Regragui pour parvenir à une réponse, le monde découvre une nouvelle réalité: sous l’impulsion royale, le Maroc a pris la décision de ne plus dépendre que de ses binationaux formés en Europe. Avec l’Académie Mohammed VI, infrastructure moderne devenue un joyau de la formation locale, le Royaume prend son destin footballistique en main, et vise à atteindre une certaine “souveraineté” à ce niveau. Grâce à un investissement de 140 millions de dirhams, et une volonté émanant du sommet de l’État de révolutionner le “sport roi” au Maroc, l’Académie est sortie de terre en 2008 après une année de travaux.
Déployé sur environ 18 hectares et doté d’équipements répondant aux standards mondiaux, ce centre de formation n’a rien à envier à ses semblables en Europe. Composés de cinq pôles (hébergement, académique, médico-sportif, technique et administratif), l’Académie Mohammed VI propose un système de formation moderne divisé en trois sections (12-14 ans, 14-16 ans et 16-18 ans) avec comme objectif à terme de produire des joueurs capables d’être performants au plus haut niveau, en d’autres termes en Europe. À ce titre, il faut rappeler que Nayef Aguerd, Azzeddine Ounahi et Youssef En-nesyri, titulaires indiscutables et grands héros de l’épopée marocaine sur les terres qataries, ont été tous formés au sein de l’Académie Mohammed VI, avant qu’ils ne rejoigent les plus grands championnats européenns des années plus tard. Reda Tagnaouti, gardien remplaçant lors du Mondial qatari, a lui aussi fait ses débuts dans le même établissement.
Réussite générale
Outre la première équipe, la sélection marocaine des U17 a été elle aussi une belle vitrine pour l’Académie Mohammed VI et pour la qualité de sa formation. Ainsi, neuf des 26 joueurs ayant porté le Maroc jusqu’en finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) des moins de 17 ans qui s’est tenue du 29 avril au 19 mai en Algérie, ont été formés au sein de l’Académie. L’unique but marocain lors de la finale perdue contre le Sénégal (1-2) a été d’ailleurs inscrit par Abdelhamid Aït Boudlal, un lauréat. Malgré cette défaite lors de l’ultime match de la compétition, ces Lionceaux, dont notamment les neufs formés à l’Académie Mohammed VI, auront l’occasion d’impressionner le monde entier, lors de la Coupe du monde U17 qui se déroulera du 10 novembre au 2 décembre 2023 en Indonésie.
Et le succès des produits de l’Académie Mohammed VI en sélections nationales ne s’arrête pas là. Encore plus récemment, trois lauréats ont fait partie de l’équipe qui a permis au Maroc de remporter, le 10 juillet 2023, la CAN U23 et de se qualifier aux Jeux Olympiques Paris 2024. Il s’agit du gardien titulaire, Alaa Bellaarouch, du milieu défensif Akram Nakache, et du milieu Oussama Targhalline. Ce dernier a été d’ailleurs l’auteur du but de la victoire dans les prolongations en finale contre l’Égypte (2-1).