Le FMI salue la gestion marocaine de la pandémie

Le confinement est-il une condition des bailleurs de fonds?

Quand on revisite les exigences du FMI à la Biélorussie, à savoir confinement, mise en quarantaine, masque obligatoire et couvre-feu, l’on se rend compte que ces mêmes directives ont été appliquées à la lettre au Maroc.

Lundi 2 novembre 2020, Roberto Cardarelli, le chef de mission du Fonds monétaire international (FMI), a exposé brièvement les résultats de sa visite au Maroc. Trois points de son intervention méritent, plus que les autres, que l’on s’y attarde. Il a d’abord salué les mesures entreprises par le Maroc à pour contrer la propagation de la pandémie. Il s’est donc félicité d’une gestion de la pandémie qui a abouti à une circulation effrénée de la pandémie ces trois derniers mois!

On a l’impression que c’est une des réformes du FMI et que le Maroc a été un bon élève en l’exécutant littéralement. D’énormes prêts étrangers sont accordés à des nations souveraines par la Banque mondiale et le FMI avec des conditions rarement communiquées par les gouvernements. En août 2020, le président de la Biélorussie a mis en évidence les conditions imposées par la Banque mondiale et le FMI pour l’octroi de prêts pour faire face aux répercussions du Covid-19.

Alexandre Lukachenko avait révélé que l’aide de la Banque mondiale pour le coronavirus est assortie de conditions visant à imposer des mesures de confinement extrêmes, à modeler leur réponse au coronavirus sur celle de l’Italie. “Le FMI continue à nous demander des mesures de quarantaine, d’isolement et un couvre-feu. Cela n’a pas de sens. Nous ne danserons sur la musique de personne”, avait déclaré le président. Le Bélarus est l’un des seuls pays européens à n’avoir pas mis en place de mesures strictes de confinement.

Il figure parmi les pays qui ont le ratio de décès par million d’habitants le plus faible dans le monde. La Biélorussie n’est pas le seul pays à avoir subi la pression exercée par les organisations internationales au milieu de la crise du coronavirus pour appliquer leur programme. Le Président de Madagascar avait fait une déclaration selon laquelle l’OMS lui aurait offert un pot-de-vin de 20 millions de dollars pour empoisonner le remède Covid-19 appelé Covid-19 Organics fabriqué à partir d’Artémisia.

Le président tanzanien, lui, a expulsé l’OMS du pays après que des échantillons de chèvre et de papaye se soient révélés positifs au Covid- 19. Quelques jours après la décision tanzanienne, le Burundi a également expulsé l’équipe de l’OMS chargée des coronavirus du pays pour ingérence dans des affaires internes.

Affaires internes
Quand on revisite les exigences du FMI, telles que rapportées par le président bélarusse, à savoir confinement, mis en quarantaine, masque obligatoire, isolement et couvre-feu, l’on se rend compte que ces exigences ont été appliquées à la lettre au Maroc. Ont-ils un quelconque rapport avec la ligne de précaution et de liquidité accordée au Royaume le 7 avril 2020? Il n’y a pas de fumée sans feu. Cela peut-il expliquer l’énigme qui a entouré les mesures de confinement prises par nombre de pays qui ont tué leur économie?

Le deuxième point d’intervention du chef de la mission du FMI au Maroc est relatif aux projections de l’institution. Il dit qu’il faut commencer à réduire le ratio dette publique par rapport au PIB à compter de 2022. Ce qui veut dire que l’endettement du Royaume est inquiétant. Mais cet élément n’est pas nouveau. Il garnit chaque rapport du chef de la mission du FMI. Pourquoi alors accorder de nouveau un prêt à un pays qui va devoir s’en servir en grande partie pour payer la dette et ses intérêts?

M. Cardarelli a par ailleurs affirmé que l’élargissement de l’assiette de l’impôt et l’accroissement de la progressivité du système fiscal, de nouvelles réformes de l’administration publique qui rationaliseraient les dépenses et le programme de privatisation des autorités contribueraient à reconstituer les marges de manoeuvre budgétaire.

La relance économique ne peut se faire en parallèle de l’élargissement de l’assiette fiscale. Sauf bien entendu si les nouveaux impôts ciblent principalement la classe moyenne. C’est ce qui est envisagé avec la contribution sociale solidaire sur les bénéfices et les revenus.

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