La flambée des prix à l'international du sucre et du blé impacte négativement la caisse de compensation

UNE CHARGE DE SUBVENTION QUI S’ALOURDIT

Du fait de la flambée des prix à l’international des matières premières et de l’énergie, il y a de bonnes raisons de penser que le taux d’inflation sera supérieur aux données officielles

Les cours mondiaux du sucre brut et les prix du blé se sont envolés au cours des douze derniers mois. En effet, les cours mondiaux du sucre brut, tirés par une forte demande mondiale, se sont établis à 379 dollars la tonne en moyenne, sur les neuf premiers mois de 2021. Soit une hausse de pas moins de 38% par an. Quant aux prix du blé tendre, ils se sont établis, selon la FAO, à 271 dollars la tonne en moyenne, sur les deux premiers mois de l’année. Soit une augmentation de pas moins de 22%.

Cette flambée des cours mondiaux de ces deux matières de première nécessité est d’autant plus inquiétante qu’elle est nourrie par la crise du Covid-19 et une épargne mondiale accumulée qui cherche à se placer, par le biais du jeu des traders, sur tous les marchés spéculatifs possibles. Or, si ce jeu des marchés fait quelques gagnants du côté des producteurs, il fait surtout beaucoup de victimes du côté des pays importateurs, dont le Maroc. En effet, notre pays reste fort dépendant des importations de blé tendre, puisqu’il a été classé, au cours de la période 2018-2020, parmi les top 10 des importateurs de blé (représentant 40,5% des importations mondiales).

Le sujet fait couler de l’encre, puisque le blé reste, en effet, dans notre inconscient collectif un pilier de notre sécurité alimentaire. Si les cours flambent, c’est que le blé manque, et si le blé manque, l’heure est grave. Résultat des courses et, contrairement aux années précédentes, le budget 2022 doit plus que jamais faire face à cette flambée des prix à l’international de ces deux produits de première nécessité que sont le sucre et le blé. Une facture des plus salée pour la Caisse de compensation.

Ménages à faibles revenus
En effet, la charge de soutien du sucre raffiné pourrait s’élever à 2,6 milliards de dirhams sur la période allant de janvier à septembre 2021, contre 2,4 milliards de dirhams l’année dernière. Soit une hausse de pas moins de 6%. Quant à la charge de compensation du blé tendre et de la farine sur la période allant de janvier à septembre 2021, elle pourrait s’élever à 1,5 milliard de dirhams, dont 438 millions de dirhams au titre de la subvention du blé tendre importé.

Cette augmentation de la charge de subvention de ces deux produits de base coïncide, d’ailleurs, avec la décision du gouvernement Akhannouch d’accélérer la réforme de la Caisse de compensation et de ne plus subventionner le gaz butane. Cette mesure permettrait certes une économie de 9,93 milliards de dirhams, mais elle affecterait fortement les ménages à faibles revenus et provoquerait la hausse en cascade des prix, notamment des fruits et légumes et des viandes blanches.

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