La finance islamique prendra-t-elle son envol?

Les financements accordés par les banques participatives atteignent 18 milliards de dirhams à fin septembre 2021

Peu de temps après leur lancement, les banques participatives n’ont pas suscité un fort engouement de la part des Marocains. La situation a empiré avec la crise du Covid-19. Mais, selon Bank Al Maghreb, les choses commencent à changer en 2021 avec des performances plus ou moins favorables.

Serait-ce un regain d’activité pour les banques participatives? C’est probablement le cas de le dire. Après un début trébuchant pendant lequel ces filiales des banques conventionnelles n’ont pas pu gagner la confiance des Marocains, il semblerait que les choses commencent progressivement à changer. Ainsi, selon Bank Al Maghreb, qui vient de rendre publiques les nouvelles statistiques monétaires du mois de septembre 2021, les financements accordés par les banques participatives ont augmenté, en glissement annuel, de plus de 52%, à plus de 18 milliards de dirhams en septembre 2021.

La «Mourabaha immobilière» est, de loin, selon les spécialistes, le produit le plus commercialisé par les banques participatives, avec une part supérieur à 80% du total des financements octroyés. Le financement à la consommation vient en deuxième position, avec plus d’un milliard de dirhams (28%), tandis que le financement à l’équipement se chiffre à 1,3 milliard de dirhams, affichant par conséquent une progression supérieure à 100% sur l’année.

Complexité des procédures
Parallèlement, les engagements des banques participatives se sont élevés à environ 6,32 milliards de dirhams auprès des banques et ce, sous forme principalement de refinancement à travers le produit de «Wakala bil Istithmar» et de dépôts à vue reçus des banques mères. La «Wakala Bil Istithmar», pour ceux qui ne connaissent pas le jargon de la finance islamique, c’est un contrat signé entre la banque participative et la banque conventionnelle, aux termes duquel la banque conventionnelle alimente la banque participative en cash, pour satisfaire les demandes de financements.

En revanche, d’autres banques participatives peinent à trouver un juste équilibre entre le refinancement, qui est généralement de court terme, et le financement qui, lui, est de long terme, limitant par conséquent leur capacité à distribuer des crédits à leur clientèle. Les comptes chèques et comptes courants ont, quant à eux, augmenté de 42%, à 4,8 milliards de dirhams, alors que les dépôts d’investissement ont atteint 1,57 milliard de dirhams.

Mais en dépit de ces chiffres plus globalement satisfaisants, il est certain que les banques participatives n’ont pas encore reçu cet accueil chaleureux et massif de la population marocaine. Les banquiers s’attendaient, en effet, à la veille de leur lancement officiel, à un engouement fort des Marocains.

Or, ce ne fut pas le cas. Complexité des procédures, durée raccourcie des crédits et traitements fastidieux, les critiques à leur égard sont nombreuses. Mais l’avenir est annoncé pour rose pour ces nouvelles entités, qui constituent toujours des solutions alternatives pour les personnes qui cherchent des financements conformes à la loi islamique.

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