UNE FIN D'ANNÉE SUR UNE NOTE POSITIVE

2020 sous haute tension

Heureusement que la fin est meilleure. Après l’annonce de la gratuité de la campagne de vaccination, dont le démarrage se fait attendre, des événements heureux ont favorablement joué pour le Maroc et notre cause nationale.

Que dire de cette année 2020 hors normes qui nous quitte? Comment décrire cette crise sanitaire qui a basculé des millions de Marocains dans la précarité et qui marquera à jamais l’existence de chacun d’entre nous? Et quel bilan peut-on faire de ses répercussions sociales, économiques, politiques et géopolitiques?

Maroc Hebdo, à l’instar de ses confrères, a été sérieusement impacté par cette vague de changements imprévisible qui a remis sur la table les véritables défis à relever par notre pays. Il a grandement contribué à éclairer l’actualité et à en décoder les tenants et les aboutissants.

Ce n’était pas toujours chose aisée notamment avec l’incertitude qui régnait et le flux des événements successifs, perturbants pour leur majorité, qui ont ponctué une année mouvementée, décevante à la fois mais qui se termine sur une note d’optimisme grâce à l’initiative royale de vaccination massive anti-Covid, gratuite de surcroît. Tout cela est maintenant derrière nous.

Mais on ne peut entrevoir l’avenir sans regarder dans le rétroviseur, sans en tirer les enseignements qui s’imposent. La santé, l’enseignement et la recherche scientifique doivent être la clé de voûte du nouveau modèle de développement. Sur ce point, les déboires et les carences relevés doivent faire l’objet d’une remise en cause profonde. Toutes les politiques publiques doivent en tenir compte pour un nouveau départ.

Ce n’est pas l’unique enseignement à tirer. La transition démocratique dans laquelle s’est engagée le Royaume depuis quelques années est à bâtir sur un socle inébranlable: la confiance. A ce propos, cette année nous a appris que le fossé entre gouvernants et gouvernés s’est bel et bien creusé.

Pour cause, une communication publique défaillante. Il fallait préparer le peuple à ce qui l’attend, non le surprendre et lui faire endosser toute la responsabilité au cas où cela foirerait. L’imprévisibilité est ce qui a caractérisé le gros des décisions du gouvernement El Othmani qui, faut-il le reconnaitre, a fait avec les moyens du bord.

N’eussent été les actions du Roi Mohammed VI, perçues comme un recadrage et une boussole d’orientation pour l’Exécutif, personne n’aurait pu savoir où aurait accosté le navire Maroc. Ces actions, à dire vrai, ont paré aux insuffisances sociales et économiques décelées dans les résolutions du gouvernement. A commencer par le Fonds spécial de gestion de la pandémie et à finir par la campagne de vaccination massive.

Les déceptions avaient trait au manque de visibilité. Le cabinet El Othmani était certes pris au dépourvu. Mais sa prestation avant l’avènement de la Covid-19 n’était pas reluisante pour ne pas dire autre chose. En pleine crise, on lui reprochait une réactivité faible, maladroite souvent. C’est la raison pour laquelle le ministère de l’Intérieur avait pris les choses en main.

Quoiqu’il soit incompréhensible pour beaucoup d’accepter que des décisions stratégiques soient laissées au seul arbitrage des gouverneurs et walis. Aujourd’hui, après le passage de la tempête, il est impérieux que le gouvernement reprenne les rênes de la situation, surtout à la veille des élections législatives de 2021.

Heureusement que la fin est meilleure. Après l’annonce de la gratuité de la campagne de vaccination, dont le démarrage se fait attendre, des événements heureux ont favorablement joué pour le Maroc et notre cause nationale.

Et là aussi, personne ne conteste le fait que c’est l’oeuvre personnelle du Roi. La décision historique de l’administration américaine, jeudi 10 décembre 2020, de reconnaître la souveraineté du Royaume sur son Sahara, officialisée sous forme de décret présidentiel puis de proclamation remise au Conseil de sécurité de l’ONU pour y être consignée dans ses annales, a fait pencher la balance du côté de la légitimité historique et juridique dont le Maroc s’est toujours prévalu.

Cette grande victoire politique s’inscrit dans la continuité de succès diplomatiques ayant égayé cette année sobre, à savoir l’ouverture par 15 pays africains, en plus des Emirats-Arabes Unis, du Bahreïn… de consulats à Laâyoune et à Dakhla. Il y a de la place pour les Etats-Unis qui, eux aussi, ont annoncé leur intention d’ouvrir incessamment un consulat...

La nouvelle année 2021 qui pointe sera à coup sûr de bon augure. Rien à avoir avec celle qui vient de s’éclipser. Mais il ne faut pas dormir sur son laurier et espérer que les choses vont s’améliorer d’elles-mêmes. Les défis actuels autant que les obstacles sont énormes. L’optimisme est tout de même permis.

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