Le film marocain "Au pays des merveilles" consacré en Europe


Jihane El Bahhar s'affirme


Le premier long métrage de la réalisatrice marocaine Jihane El Bahhar s’est vu décerner des prix en Italie et au Portugal.

Le film de Jihane El Bahhar Au pays des merveilles a remporté le prix du scénario lors de la 4ème édition du Festival The Gulf of Naples Independant Film Festival, en Italie. Ceux qui connaissent le talent et l’implication de la réalisatrice dans son travail n’ont certainement pas été surpris par une telle consécration.

La preuve, cet opus a également réussi à arracher aux membres du jury du festival Figueira Film Art, au Portugal, (du 27 août au 2 septembre 2018) deux prix; celui du scénario (coécrit avec son mari, Jamal El Khanoussi) et du meilleur acteur pour le comédien Aziz Dadas. Plutôt encourageant pour un premier long métrage. Une expérience que Jihane a trouvée stressante et excitante à la fois. «Ce n’est pas facile de tenir le rythme d’un long métrage, mais grâce à un bon scenario et à de très bons acteurs, le challenge peut être réussi», assure la réalisatrice. Pari donc réussi vus les prix récoltés.

Lesquels prix sont, aux yeux de la jeune femme, «une reconnaissance des efforts consentis par toute l’équipe du film». Néanmoins, pour elle, la meilleure récompense reste les émotions ressenties par le public au moment de la projection. «Quand le directeur du festival m’a fait part de la réaction du public et m’a confié que la plupart des spectateurs sont sortis les larmes aux yeux, là je me suis dit que le film a atteint son objectif», explique-t-elle. Ce film (qui raconte l’histoire d’une femme riche et arrogante qui découvre la vie sous d’autres prismes quand elle se trouve dans l’obligation de vivre avec une famille pauvre dans les montagnes de l’Atlas), a ému les spectateurs.

Une scénariste avant tout
Sans jamais courir derrière des prix, Jihane avait rendez-vous avec la reconnaissance dès son premier court métrage Shift+supprimer, primé dans divers festivals nationaux et internationaux. Aujourd’hui, son talent et son savoir-faire ne sont plus à prouver. Après avoir fait ses armes à la faculté Ibn Mssik Casablanca, «spécialité audiovisuelle», Jihane El Bahhar s’est mise à l’oeuvre en collaborant à l’écriture de différentes séries télévisées, films et sitcoms, notamment Lalla Fatema, Dar Oumi Hnia et Yak Hna Jiran.

A force de travail et de persévérance, elle a su aiguiser sa technique de réalisation et renforcer sa maîtrise du scénario. Entre ses deux amours, elle avoue un faible pour l’écriture et préfère se présenter plutôt comme une scénariste. «La réalisation est un prolongement de mes écritures. J’écris beaucoup sur commande. C’est un travail à plein temps mais également une passion», explique la cinéaste. Elle se permet donc le luxe de ne réaliser que les films dont les scenarios l’accrochent et qui la «représentent». Une manière de rester en harmonie avec l’idée qu’elle se fait du cinéma et de continuer à vivre pleinement la magie de cet art qui adoucit la vie et lui donne un goût et une couleur. Passée l’euphorie de la consécration, Jihane s’accorde des moments de repos avec sa petite famille à l’étranger pour se remettre les idées en tête.

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