La fermeture des frontières pénalise la RAM

L'immobilisation de la flotte aérienne de la RAM lui coûte 2 milliards de dirhams par an

Au moment où les compagnies internationales ont repris leurs activités commerciales depuis quelques mois déjà, la compagnie nationale aérienne, dont les avions restent cloués au sol, voit ses pertes s’alourdir et son avenir incertain. Face à un tel drame économique, le gouvernement demeure inactif.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le trafic aérien est l’un des secteurs les plus touchés par la pandémie du Covid-19. C’est ce qui ressort des statistiques communiquées récemment par la ministre du tourisme et du transport aérien, Nadia Fettah Alaoui, dans une allocution lue en son nom par sa collègue dans le gouvernement, Jamila Moussali, ministre de la solidarité et du développement social pendant une séance parlementaire.

Les chiffres font peur: le trafic aérien a chuté de plus de 70% en 2021 par rapport à 2020 et de plus de 73% par rapport à 2019. Le pire, c’est que la reprise de ce trafic n’interviendra qu’à partir de 2024. Une date bien lointaine, qui annonce des années sombres devant les compagnies aériennes dont tout particulièrement la compagnie nationale, Royal Air Maroc, qui traverse des périodes pour le moins décisives de son existence.

Alors que ses consoeurs européennes et américaines ont repris normalement leurs activités avec l’aide des gouvernements de leurs pays qui ont prévu des plans de soutien sur le long terme, la compagnie nationale voit sa situation financière empirer jour après jour au point de prévoir des ventes d’avions. Une solution qui s’impose probablement sur le court terme pour renflouer les caisses, mais qui pourrait s’avérer inopportune sur le long terme.

Les estimations officielles font apparaître un coût de 2 milliards de dirhams résultant de l’immobilisation de la flotte aérienne de la compagnie. Un coût exorbitant qui pourrait conduire la RAM vers la ruine. Si le gouvernement marocain a apporté une subvention directe à la compagnie, de l’ordre de 3,4 milliards de dirhams, pour faire face à la crise et assurer un fonctionnement minimal, il n’en demeure pas moins que l’Exécutif a brillé par son incompétence en laissant les frontières aériennes fermées avec plus de 54 pays.

L’ouverture ou le chaos
Une situation anormale alors que l’épidémie est en train de reculer partout dans le monde. Si cette fermeture des frontières pénalise au plus haut point le tourisme, le statu quo met gravement en danger la vie de la RAM et amenuise ses chances de redevenir une compagnie forte par rapport à une concurrence étrangère de plus en plus rude.

Beaucoup estiment qu’une réouverture des frontières s’impose le plus tôt possible pour revigorer l’activité aérienne et redonner à la compagnie nationale des opportunités commerciales pour redémarrer son activité. Autrement, c’est un chaos total que risque de vivre, sans aucun doute, Royal Air Maroc.

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