Faut-il continuer à s’endetter ?

Les réserves en devises du maroc atteignent un niveau très confortable

Maintenant que nos réserves de devises sont à un niveau très rassurant, il va falloir repenser la politique d’endettement. Surtout que la dette publique globale a atteint les 100% du PIB et que plus du tiers des dépenses du Budget général est financé avec l’argent des emprunts.

La banque centrale continue, depuis le 20 septembre 2021, d’éponger les excédents des devises étrangères sur le marché. Elle rachète l’euro et le dollar aux banques marocaines qui en ont reçu un surplus durant le mois d’août particulièrement avec le retour massif des Marocains du monde et l’allocation de DTS (droits de tirage spéciaux) du FMI d’un montant de 1,2 milliard de dollars. A 33 milliards de dollars, les avoirs extérieurs du Maroc n’ont jamais été aussi confortables.

Le Conseil de Bank Al-Maghrib du 13 octobre 2021 a soulevé d’ailleurs l’impact positif des interventions récentes de la Banque centrale pour résorber les excédents conjoncturels de devises. Au 1er octobre dernier, l’encours des avoirs officiels de réserve (AOR) s’est établi à 322,1 milliards de dirhams, en hausse de 1,3% d’une semaine à l’autre et de 9,2% en glissement annuel, indique Bank Al-Maghrib dans ses statistiques hebdomadaires. Les avoirs extérieurs du Maroc n’ont jamais été aussi confortables. Ils représentent 7 mois d’importations, mettant ainsi le Royaume à l’abri de toute crise de paiement extérieur. La banque centrale marocaine gère cette cagnotte par une politique de placements très offensive.

Reprise économique
Maintenant que ces réserves sont à un niveau très rassurant, il va falloir repenser la politique d’endettement à l’international. Le rythme soutenu des emprunts en 2021 et 2020 doit être freiné surtout quand on sait que la dette publique globale (qui englobe l’endettement du Trésor et des établissements publics, dont certains sont très endettés et de surcroît dans une situation financière difficile) a atteint les 100% du PIB (Produit intérieur brut). Il est inquiétant de savoir que l’endettement est devenu une source de financement structurelle du budget général et des dépenses publiques en général car le système fiscal est incapable de financer les dépenses de l’Etat. Plus du tiers des dépenses du Budget général est financé avec l’argent des emprunts.

Les prochaines sorties à l’international doivent désormais être bien calculées et sporadiques. La pandémie a fait ses effets sur l’économie, c’est indéniable. Mais tant que l’endettement extérieur sert à la consommation intérieure, à maintenir le train de vie fastueux des ministres, des hauts commis de l’Etat et de directeurs des administrations et entreprises publiques et à parer la baisse des recettes de l’Etat, et non à l’investissement productif et pourvoyeur d’emplois qui enclenchera une véritable reprise économique, il est inutile de continuer à lever des fonds à l’international, sous quelque forme que ce soit.

Il faut savoir que depuis quelques années, l’on s’endette en partie pour payer la dette et ses charges. C’est un fardeau pour les finances publiques qui tarissent. Le taux élevé d’endettement public hypothèque le présent et le futur des Marocains et entraîne, inévitablement, une inflation aux répercussions fâcheuses sur leur pouvoir d’achat et leur niveau de vie.

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