Les fausses promesses de Abdellatif Miraoui

Le sort inconnu des étudiants marocains d'Ukraine

Des promesses non tenues et des effets d’annonce du ministre Abdellatif Miraoui, les étudiants marocains rapatriés d’Ukraine et leurs parents en ont ras-le-bol.

L’«opération séduction» du ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, est terminée. Retour sur terre! Il y a deux mois, il a promis monts et merveilles aux étudiants marocains d’Ukraine et à leurs parents. A ce jour, rien de concret. Pas de communication. Une tergiversation et des promesses non tenues que les étudiants marocains rapatriés d’Ukraine et leurs parents ne tolèrent plus. Ils l’ont, à ce titre, exprimé avec vigueur, mardi 19 avril 2022, en observant un sit-in devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur à Rabat.

Près de deux mois après avoir laissé entrevoir, un vendredi 4 mars 2022, une grande lueur d’espoir, en promettant d’intégrer les étudiants marocains d’Ukraine dans les universités marocaines, chacun selon sa spécialité ou encore de les aider à intégrer un des systèmes d’enseignement des pays limitrophes à l’Ukraine qui soit similaire à celui de ce dernier, le plan du ministre Abdellatif El Miraoui n’a pas encore été mis sur les rails et aucune communication sur le sujet depuis. Pour les étudiants concernés et leurs parents, ce sit-in était une occasion pour dénoncer la lenteur qui caractérise le traitement de ce sujet. Les parents des étudiants ont envoyé de nombreuses lettres à l’intention du ministre en charge du secteur, mais à ce jour, ils n’ont eu aucun retour ni la moindre réponse à leurs correspondances. Le sort des étudiants est toujours ambigu et leurs dossiers n’ont pas été résolus.

Un accord bidon
Les parents de ces étudiants avaient formé un comité qui a communiqué avec les responsables du ministère. Ces derniers leur ont promis d’accélérer le processus d’intégration, mais jusqu’à présent, cela n’a pas été résolu. Près de 5.000 étudiants sur un total de 8.800 ont déjà saisi leurs données sur la plateforme disponible via le lien https://www. enssup.gov.ma/en/etudiants-ukraine, selon Mohamed Tahiri, directeur de l’Enseignement supérieur. Cette plateforme a été mis en place à la suite de la publication d’un communiqué de presse portant signature du ministère de l’Enseignement supérieur.

Elle est destinée, lit-on dans ce communiqué, à recenser les étudiants aussi bien les rapatriés que ceux qui sont toujours coincés dans le territoire ukrainien ou dans les pays voisins. Sauf qu’au ministère de l’Enseignement supérieur, on n’a pas encore tout recensé. Peut-être que cela va durer jusqu’à l’année prochaine ou l’année d’après. Mais le ministre a préféré une fuite en avant en signant un accord avec son homologue de la Roumanie afin d’accueillir 5.000 étudiants. Le drôle, c’est que cet accord est bidon. Car les étudiants qui sont intéressés vont devoir déposer leurs dossiers et répondre aux conditions d’accès habituelles. Quel est l’avantage ou la nouveauté de l’accord conclu?

Au lieu d’affronter la réalité qui veut que le Maroc n’a pas les moyens d’accueillir tous les étudiants de retour, on incite des étudiants en médecine, qui devraient se charger plutôt de leur cursus et leurs études, à politiser l’affaire et à parler au nom des politiciens.

L’affaire des étudiants marocains d’Ukraine a démontré, une fois de plus, la fragilité de notre système d’enseignement et la fébrilité avec laquelle les responsables traitent le dossier d’étudiants qui se sont retrouvés du jour au lendemain face à une véritable guerre dans un pays étranger et à des perspectives bouchées.

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