Faire face aux défis du marché du travail

Le rapport de la banque mondiale sur le suivi de la situation économique au Maroc

La caractéristique principale du marché du travail marocain, c’est que la création d’emplois reste clairement insuffisante.

Un rapport sur le suivi de la situation économique au Maroc a été présenté le mardi 29 juin 2021 par le nouveau économiste principal de la banque mondiale pour le Maroc, Javier Diaz Cassou. Il consacre un focus sur le marché du travail et les défis à relever pour le Royaume. Cette nouvelle étude qui analyse l’évolution économique du royaume au regard des récentes évolutions, fait un focus sur le COVID-19, les inégalités et l’emploi au Maroc. «La crise a des effets sur l’augmentation des inégalités du moment où les inégalités étaient très prononcées dans le monde. Au Maroc, le confinement a eu un impact sévère sur le marché du travail marocain», poursuit-il.

Sans les programmes de transferts monétaires d’urgence, le taux de pauvreté aurait augmenté de 1,7 % en 2019 à 11,7 % pendant la période de confinement, tandis que la vulnérabilité aurait augmenté de 7,3 % à 16,7 %, et l’indice de Gini de 38,5 à 44,4. Cependant, à la suite de ces programmes, les taux de pauvreté et de vulnérabilité n’ont que légèrement augmenté (respectivement de 2,5 et 8,9 %), tandis que l’indice de Gini a à peine bougé. «Mais il faut aussi reconnaitre, qu’il s’agit de mesures temporaires. Le Maroc doit donc penser à des mesures structurelles pour s’assurer que les bénéfices de la reprises seraient bien distribué dans l’économie marocaine», préconise-t-il.

Satisfaire l’offre de main-d’oeuvre
Dans le rapport, les équipes de la banque mondiale expliquent qu’alors que la population en a?ge de travailler s’est accrue en moyenne d’environ 372.000 individus par an entre 2001 et 2019, l’économie n’a pu créer en moyenne que 112.000 emplois supplémentaires par an.

Le déficit annuel moyen est de 262.000 emplois. Cet écart s’est aggravé, passant de 227.000 entre 2001 et 2009 à 300.000 entre 2010 et 2019. Pour la banque mondiale, l’évolution du taux de chômage, (de 8 à 12 % depuis la crise financière) est en partie le résultat d’un taux d’activité relativement faible, puisque 54 % de la population en âge de travailler était classée comme inactive en 2019, soit avant la pandémie. Les éléments qui contribuent à ces défis sont la forte croissance démographique, la faible intensité d’emplois créés par l’activité économique, la lenteur de l’amélioration de l’efficacité de l’utilisation des facteurs de production et la lenteur du changement structurel de l’économie.

L’arrêt sur image de la situation professionnelle de la population en 2019 résume l’enjeu auquel doit faire face le Maroc. De plus de 26 millions de personnes en âge de travailler, seulement 2,4 millions sont des salariés dans le formel dont 1,5 million dans le secteur privé. Le Maroc doit donc obligatoirement relever un ensemble de défis pour que le marché du travail contribue au développement et à la croissance économique.

Quatre défis ont été spécifiquement mentionnés par la Banque mondiale. À commencer par une accélération la transformation structurelle pour créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité dans des secteurs à plus forte productivité; Un autre moyen est d’encourager la formalisation et améliorer la qualité des emplois. Sans oublier d’augmenter la participation des femmes à la population active et faciliter l’accès des femmes à de meilleurs emplois. Le tout en soutenant les jeunes dans leur transition de l’éducation au marché du travail et réduire le grand nombre de jeunes en chômage. Tout un programme.

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