Extermination du peuple palestinien : Tous responsables

Le monde entier a abandonné le peuple palestinien à son triste sort. Tous les pays, même ceux qui prétendent être des berceaux des droits de l’Homme, sont réduits au mutisme. Quelle hypocrisie humaine !


Israël continue de tuer de sangfroid, dans l’impunité totale, sans être inquiété. L’État hébreu bombarde chaque jour Gaza, mais aussi Al Qods et Rafah. Il mène une guerre, un génocide qui entame son 7e mois, portant le bilan des morts à plus de 40 000 palestiniens dont 15 000 enfants. C’est une guerre qui rappelle le massacre systématique des Herero et Nama dans le Sud-Ouest africain allemand (1904-1908), celui des Arméniens par les Turcs (1915-1916), ou encore celui des Tutsi au Rwanda (1994) qui a conduit à l’extermination de 800 000 à un million d’hommes, de femmes et d’enfants, rien que parce qu’ils appartenaient à la partie de la population identifiée comme tutsi. Outre le nombre, car ces êtres humains tués à Gaza se résument désormais à de simples chiffres qui s’inscrivent dans une courbe ascendante, la différence qu’il y a avec ces génocides indélébiles de l’Histoire humaine, c’est qu’à Gaza, tout se passe en direct, grâce aux nouvelles technologies de la communication.

A force de regarder ces scènes obscènes, morbides, on s’y habitue, n’est-ce pas! C’est devenu presque un non-événement ! Une chose normale que de voir des êtres humains mutilés, déchiquetés et démembrés, jonchant le sol, dont des parties des corps restent enfouies sous ce qui reste d’habitations bombardées par l’armée israélienne à l’aveugle, sans distinction aucune entre les quartiers résidentiels et peuplés et les autres quartiers où l’on soupçonne la présence des éléments de Hamas. Le monde entier se contente de visionner ce massacre autorisé et cautionné par l’Occident, les Etats-Unis en tête. Ce massacre toléré, qu’à Dieu ne déplaise, par les pays arabes et musulmans, incapables de broncher et de riposter face aux mastodontes occidentaux qui couvent Israël et approuvent voire défendent sa guerre d’extermination.


Mais ce ne sont pas que les pays arabo- musulmans qui gardent le silence, un silence complice par définition. Tous les pays, même ceux qui prétendent être des berceaux des droits de l’Homme ou qui se targuent même de défendre les droits des animaux, sont réduits au mutisme. Ne s’agit-il pas de ces pays qui nous éblouissaient par leur mode de vie, leur législation interdisant la violence contre les femmes et les enfants et même contre les chiens et les chats sous peine de lourdes sanctions ? Quelle hypocrisie humaine !

Ne pas dire un mot sur le martyre des Palestiniens nous déshumanise. Nous sommes tous responsables de leur triste sort. Nous les avons laissé pour compte. Nous vivons notre quotidien comme si de rien n’était, comme si à l’autre bout du monde ou même à quelques encablures de nos frontières, il n’ y a pas une grande opération de génocide en cours. (Lire notre dossier de couverture pages 14-27) Oui, les masques tombent, tous, mettant à nu les mensonges, les hypocrisies et les machinations politiques, religieuses ou autres.

Ce carnage et cette tragédie humaine nous interpellent. C’est face à ce silence collectif, de tous les êtres humains sur terre, que nous devons nous indigner et condamner haut et fort. «Le silence du monde, le silence des États-Unis protecteurs d’Israël, le silence des États arabes, le silence des États européens qui se prétendent défenseurs de la culture, de l’humanité, des droits de l’Homme». C’est ce que dénonce le sociologue et philosophe français, Edgar Morin. On est témoin aujourd’hui d’un massacre qui annonce la fin de l’humanité et de l’humanisme. Il faut demander pardon à ce peuple palestinien qui résiste encore, avec un courage inédit et une foi inébranlable, à l’extermination «du monde civilisé ». Alors pardon, pardon...

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