Etudiants ou non diplômés, à la recherche d’un stage, d’un premier emploi, ou au chômage ... la crise frappe de plein fouet la jeunesse

La relance passe par l'emploi des jeunes

L’économie marocaine n’exploite pas tout son potentiel de croissance, car elle reste handicapée par la faible participation des jeunes et des femmes au marché du travail.

Après une pandémie mondiale dont les effets sont loin d’être terminés et une guerre en Ukraine dont on ne voit pas encore l’issue, voilà que, devant le Parlement, Nadia Fettah, ministre de l’Economie et des Finances, vient nous dire que «l’économie marocaine, ou du moins plusieurs secteurs de l’économie font preuve de résilience». Ce constat semble d’autant plus étonnant que l’économie marocaine ne devrait enregistrer qu’un taux de croissance entre 1,5% et 1,7% en 2022, au lieu d’une progression de 3,2%, comme prévu au niveau de la loi des finances.

Est-ce cela la relance qu’on attend avec les créations d’emploi qui s’ensuivent? Rien n’est moins sûr puisque ce qu’on observe n’est rien moins d’autre qu’une économie en stagnation de plus en plus menacée par l’inflation. La forte poussée de l’inflation pèse de plus en plus, en effet, non seulement sur le pouvoir d’achat des ménages mais aussi sur les coûts de production des entreprises, notamment dans le secteur industriel, ce qui réduit d’autant leurs tentatives de création d’emplois. Certes, face à la hausse des prix du carburant et des matières premières et les difficultés d’approvisionnement, Mme Fettah n’a pas manqué de tirer la conclusion suivante: «nous sommes appelés à gérer cette crise».

Opportunités d’emplois
Par ailleurs, le gouvernement n’en continue pas moins de poursuivre «les grands chantiers contenus dans le programme», et à leur tête la mise en place de moult programmes en vue de multiplier les offres de travail et solliciter la fibre entrepreneuriale chez les jeunes. A commencer par le programme Awrach, déployé sur 68 provinces au profit 7.600 bénéficiaires (associations et entreprises) touchés par la pandémie. Dans la même veine, le programme Forsa, dont le premier bilan s’avère encourageant avec plus de 115.000 candidats reçus, dont 75% sont issus de petites villes et des zones rurales. S’y ajoute la dernière charte d’investissement annoncée par l’Exécutif et qui devrait à terme renforcer les dispositifs existants.

Or, face à ces annonces gouvernementales qui se multiplient pour limiter les pertes d’emploi au Maroc, il n’en demeure pas moins que les créations d’emplois ne touchent qu’une minorité de jeunes demandeurs d’emplois, car nos jeunes sont trois fois plus susceptibles que les adultes de se retrouver sans emploi. Et les jeunes femmes continuent d’être sous-représentées sur le marché du travail. Les récentes statistiques du HCP nous le confirment à chaque recensement ou enquête conjoncturelle. Ainsi, au moment où «le taux d’emploi des jeunes de 15-29 ans se maintient à 25,4% entre 2020 et 2021, tout en étant de 2,8 points sous son niveau d’avant crise (28,2% en 2019), celui des 30-44 ans, lui, a légèrement progressé de 0,4 point pour atteindre 54,8% (contre 56,8% une année avant la crise sanitaire)».

Tout le monde attend, alors, du gouvernement de créer plus d’opportunités d’emplois pour les jeunes, ne serait-ce qu’en essayant de profiter des opportunités géostratégiques qui s’offrent au Maroc aujourd’hui pour créer davantage d’emplois. Le temps n’est-il pas arrivé pour revoir la copie du gouvernement en matière d’emploi?.

Articles similaires