Etude du Centre arabe de recherches et d’études politiques à Doha : Comment l’écosystème militaro-sécuritaire d’Israël a été mis en échec


L’opération Déluge d’Al-Aqsa a surtout réussi à ébranler la confiance des Israéliens dans leur armée et leurs services de renseignements ainsi que leur capacité à les protéger.

Alors que les agressions aveugles contre les civils palestiniens se poursuivent dans la bande de Gaza, Israël semble toujours éprouver les séquelles de l’opération «Déluge d’Al-Aqsa» menée le 7 octobre 2023 par le mouvement palestinien du Hamas. Cette opération constitue un échec retentissant, en particulier pour son écosystème militaro-sécuritaire. C’est ce que souligne une analyse publiée le 12 octobre 2023 par le Centre arabe de recherches et d’études politiques (ACRPS), un think tank basé à Doha, au Qatar. Selon cet organisme, l’échec d’Israël est encore plus marqué que celui de la guerre d’octobre 1973, qui avait déjà causé de lourdes pertes humaines à l’État hébreu.

L’ACRPS pointe du doigt en premier lieu les services de renseignements militaires israéliens (Aman) et généraux (Shabak), qui n’ont pas réussi à anticiper l’opération «Déluge d’Al-Aqsa» ni à obtenir des informations à son sujet. Cette lacune a accentué l’amertume de l’échec du renseignement, dans un pays qui se vantait depuis longtemps de la force de ses services de sécurité et de ses capacités d’espionnage à l’échelle mondiale, que ce soit sur le plan technique ou humain.


Ensuite, le deuxième échec majeur concerne la fragilité du mur de sécurité construit par Israël autour de Gaza, sur lequel reposait l’espoir d’empêcher les combattants palestiniens d’y pénétrer. Israël a érigé le long de la frontière de la bande de Gaza un mur en béton armé d’environ 65 kilomètres, mesurant 7 mètres de profondeur et 7 mètres de hauteur, et a installé des dispositifs de surveillance électronique dernier cri ainsi que des tours de guet à divers endroits pour surveiller les mouvements.

Réduire les différences
Le troisième échec d’Israël concerne son incapacité à protéger sa base militaire située près de la frontière nord de la bande de Gaza, ainsi que les nombreux points militaires et tours de guet le long des frontières de la bande de Gaza. De plus, Israël n’a pas réussi à protéger plus de 20 colonies situées dans le périmètre de la bande de Gaza, à l’intérieur de ce que l’on appelle la «ligne verte».

Enfin, le quatrième échec a touché l’armée israélienne et divers services de sécurité dans leur capacité à assurer la sécurité lors d’une soirée de divertissement à laquelle participaient plusieurs milliers de jeunes Israéliens. La cérémonie s’est déroulée dans un champ ouvert à quelques kilomètres de la frontière de la bande de Gaza, à proximité d’une base militaire, après avoir obtenu toutes les autorisations de sécurité requises.
De plus, l’opération du Hamas a paralysé la capacité de l’establishment militaire israélien à prendre des décisions et à répondre aux exigences de la situation sécuritaire et militaire. Face à l’érosion de la confiance des Israéliens dans leur gouvernement et leur armée, les appels se multiplient en faveur de la formation d’un gouvernement d’unité nationale ou d’un gouvernement d’urgence. Ces appels ont été renforcés après que l’ampleur des pertes parmi les Israéliens soit devenue évidente, ainsi que le désir croissant d’apaiser les divisions et de réduire les différences qui ont marqué la société au cours de l’année précédente. Il est devenu nécessaire d’inclure des dirigeants expérimentés dans le processus décisionnel.

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