Les États-Unis, désormais premier investisseur étranger au Maroc


Dans la lignée de sa perte d’influence en cours au Maroc, la France n’est plus le premier investisseur direct étranger dans le Royaume. Selon des statistiques publiées par l’Office des changes (OC), l’ancienne puissance coloniale est désormais supplantée par les États-Unis, avec lesquels on relève, au contraire, un rapprochement depuis leur décision de décembre 2020 de reconnaître la marocanité de la région du Sahara. Dans le détail, les investissements directs étrangers français ont représenté, à fin juin 2022, 3,78 milliards de dirhams (MMDH), en recul de 2,2 MMDH en glissement annuel par rapport à l’exercice précédent. Tandis que le pays de l’oncle Sam s’est, lui, accaparé plus de 38% (!) des IDE, totalisant 6,16 MMDH. C’est plus que n’importe quelle somme enregistrée depuis 2014. L’OC ne donne, ceci dit, pas de précision sur la ventilation des IDE américains et se contente d’expliquer que la plupart des IDE se sont généralement portés sur les secteurs de l’industrie chimique (6,07 MMDH) et de l’activité immobilière (5,22 MMDH), mais il faut croire en tout cas qu’ils devraient à l’avenir continuer de grossir notamment du fait de la décision de Washington de faire du Maroc sa principale plateforme d’investissement en Afrique.

Dans ce sens, l’accord signé le 23 décembre 2020, à Rabat pour officialiser la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, et qui avait aussi inclus le rétablissement des relations avec Israël dans le cadre des accords d’Abraham, avait donné lieu à une lettre d’intention de la part du gouvernement américain pour l’ouverture d’une antenne de son initiative Prosper Africa, destinée au continent africain, dans le Royaume. Il avait également été question d’un mémorandum d’entente visant à drainer 3 milliards de dollars d’investissements au Maroc. Enfin, à noter que juste derrière les États-Unis et la France, on retrouve des clients de longue date, à savoir, dans l’ordre, le Royaume-Uni, les Émirats arabes unis, l’Espagne et l’Irlande. Si la plupart d’entre eux ont également vu leurs IDE reculer, cela reste toutefois sans commune mesure avec le cas de la France.

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